G. Pellegrin (Newton Offices) : "La qualité de l’environnement facilite le retour au bureau"
Décideurs. Certains acteurs ont minimisé le bouleversement qui traverse l’immobilier d’entreprise. Comment l’appréhendez-vous et quelles vont être ses conséquences ?
Laurent Ehrsam. En tant que client, la crise a accéléré le processus de mise en place du télétravail. Nous avions déjà signé des accords d’entreprise en amont de la pandémie, nous avons désormais une charte régissant la qualité des conditions de travail des salariés au bureau comme à domicile. L’augmentation des besoins et la révolution des usages se traduisent nécessairement par le recours à plus de services. Le poste de travail individuel reste indispensable mais la crise a surtout mis l’accent sur la nécessité d’espaces collaboratifs et d’annexes de convivialité. L’offre qui en résulte se métamorphose plus rapidement du fait de cette crise.
Guillaume Pellegrin. Cette crise sanitaire a accéléré deux tendances : la prise de conscience écologique globale des acteurs et utilisateurs et l’usage du télétravail. Cette dernière disposition, fruit des nouvelles technologies, porte une conséquence majeure : la modification des usages des lieux de travail. L’on vient maintenant au bureau pour rencontrer, collaborer, discuter, créer. Les tâches impliquant une certaine concentration sont désormais possibles chez soi ou dans un tiers lieu comme ceux que l’on propose. Nous assistons au renforcement du côté social de l’immeuble de bureaux.
Pourquoi avoir eu recours à Newton Offices ?
L. E. Notre première démarche de collaboration remonte à trois ans. Dans le cadre de notre implantation à Montpellier, Newton Offices nous a apporté une localisation idéale et une flexibilité qui nous permettait d’occuper, progressivement, des espaces privatifs supplémentaires pour accompagner notre augmentation d’effectif. Les services associés, disponibles immédiatement, ont fini de nous convaincre. En définitive, nous n’avons pas signé un bail mais un véritable contrat de services.
G. P. Nous avons longtemps été catégorisés dans la case "coworking" avec l’idée inconsciente de bureaux réservés aux indépendants ou aux start-up. La confiance de groupes comme EDF permet de briser cette idée reçue.
Comment se matérialise la flexibilité de l’offre ?
G. P. Pour schématiser, un immeuble Newton Offices comporte trois incontournables : un socle serviciel complet avec un accueil, des open spaces pour les indépendants, des salles de réunion, de fitness, de bien-être, un service de conciergerie, thé et café à volonté et un espace cuisine pour déjeuner sur place. Le deuxième élément réside dans notre flexibilité totale avec des bureaux de une à vingt-deux personnes, aménageables en fonction de la taille des équipes, de sorte qu’un salarié n’a besoin que de son ordinateur pour travailler. Cette flexibilité s’étend aux contrats que nous proposons avec un ajustement du coût immobilier en fonction de l’évolution des effectifs et des espaces utilisés. La troisième et dernière marque c’est notre indépendance. Étant propriétaire de nos immeubles, nous sommes en mesure de dédier des étages entiers à un grand groupe avec une adaptation du mobilier ou des couleurs. Avant d’être chez Newton, ils se sentent chez eux.
"L’augmentation des besoins et la révolution des usages se traduisent nécessairement par le recours à plus de services"
L. E. Pour rebondir sur cette flexibilité et cette adaptation, nous disposons à Montpellier d’un centre de commandes qui requiert des spécificités d’aménagement. Le service associé est toujours présent malgré la privatisation des espaces.
Est-ce que la flexibilité attendue par les utilisateurs se joue vraiment sur leurs espaces de travail ?
G. P. Nous constatons que la qualité de l’environnement facilite le retour au bureau, même si c’est plus complexe que ça.
Plutôt qu’une valeur ajoutée, cette flexibilité ne va-t-elle pas devenir une nécessité ?
L. E. Nous sommes convaincus que ça va le devenir. Avec des bureaux accueillants et une dimension servicielle importante, il est plus facile de garder ses salariés comme d’en trouver de nouveaux.
G. P. Je suis tout à fait d’accord avec ce qu’a dit Laurent. La question du sens prend de plus en plus de place. Les gens qui arrivent sur le marché du travail prennent en compte la notion de raison d’être. Chez Newton, nous prêtons attention à la qualité et à l’empreinte des immeubles acquis, à leur aménagement jusqu’au choix du mobilier que l’on veut local, le moins polluant possible et recyclable. Lorsque l’on gère l’immeuble, nous supprimons l’usage du plastique, instaurons le tri sélectif, accompagnons les entreprises dans leur transition… Avec ce souci de retour au travail, il est désormais indispensable de prendre en compte cette dimension.
Il a beaucoup été question d’exode urbain. Ressentez-vous ce phénomène dans vos fonctions respectives ?
L. E. L’exode des Parisiens que l’on nous promettait massive n’a pas eu l’ampleur escomptée. Divers éléments entrent en compte : on parle d’un choix de vie, d’un changement fondamental, qui n’est ni facile ni immédiat.
G. P. En tant qu’employeur nous avons beaucoup recruté, notamment des salariés franciliens. La vraie nouveauté réside dans le fait que nos recrutements récents n’ont pas de lien ni d’attache historiques à Marseille et résultent d’un choix délibéré. Globalement, on assiste à une régionalisation des licornes avec comme motivation la volonté de mieux recruter ou de mieux fidéliser, le marché parisien étant très concurrentiel. Chez Newton Offices, nous accueillons ces entreprises avec un positionnement corporate et haut de gamme. Pour une même qualité de bureaux, ces entreprises ont une vue sur la nature et des services supérieurs.
Propos recueillis par Alban Castres