Mão boa : une jeune pousse à la main verte
Et si le changement commençait par vous ? C’est le pari lancé par Maxime Marchand et Marie-Alphie Dallest, cofondateurs de mão boa, signifiant "bonne main" en portugais. Avec une plateforme digitale qui cherche à sensibiliser les collaborateurs d’une entreprise dans leur impact environnemental et social, ils entendent construire demain.
"On a conscience avant, on prend conscience après"
Maxime Marchand a, par le passé, travaillé au sein de plusieurs groupes de conseil. Rapidement, il prend conscience de l’importance grandissante de la RSE dans les attentes, à la fois des dirigeants, mais aussi des membres de l’entreprise. Fort de ce constat, il perçoit la nécessité d’intéresser toutes les parties prenantes d’une société à cette dynamique. Logiquement, ressort de cette réflexion le besoin de mettre en place un outil permettant cette collaboration bénéfique.
Cercle vertueux
La solution proposée par la plateforme est à la fois simple et innovante, se décomposant en trois étapes. Il s’agit tout d’abord de s’informer sur l’impact environnemental par du contenu pédagogique externe à l’entreprise, importé sur l’application. À cette fonctionnalité s’ajoute du partage d’informations des activités mises en place au sein de l’entreprise ainsi que des projets en devenir dans ce domaine. Afin de faire véritablement du salarié un collaborateur, 80 actions directement suggérées par mão boa peuvent aisément être mises en place dans l’entreprise. Dans la même dynamique, une fonctionnalité d’intelligence collective regroupe une cinquantaine de projets, mettant l’ensemble des collaborateurs des différentes entreprises à contribution. Enfin, l’application permet aux utilisateurs de mesurer et de quantifier l’impact environnemental de leurs actions.
Enfin, la possibilité, une fois le cercle vertueux enclenché, de débloquer des fonds pour l’association de son choix. La collecte de points se transforme alors, une fois dans l’année, en dons.
Impact positif à croissance rapide
Les choses se sont accélérées pour l’entreprise, qui a, rappelons-le, réalisé sa première levée de fonds seulement l’été dernier. L’ambition est à présent d’accentuer et d’intensifier son déploiement. Cet élargissement devra se faire tout en conservant le fort taux d’engagement actuel, à hauteur de 71 %, malgré un changement d’échelle. Si la commercialisation continue sur sa lancée, l’entreprise vise un objectif de plus de 50 clients d’ici à la fin de l’année.
Il s’agit d’ores et déjà d’une réussite, avec plusieurs entreprises investies dans le projet. Parmi sa clientèle, le promoteur immobilier Linkcity, dont la directrice RSE et innovation, Christine Grèzes, estime que mão boa a fait "émerger des échanges autour de notre démarche RSE et a surtout permis à nos collaborateurs de faire bouger les lignes de l’entreprise avec des actions concrètes et mesurables". Mieux encore, l’action de la start-up permet, dans un contexte de crise sanitaire, d’apporter une note joviale au quotidien des collaborateurs. Le cercle vertueux formé par l’association entre des entreprises privées et la start-up profite à tous, comme le mets en évidence, Massimo Magnifico, CEO de l’incubateur de start-up internationales ZEBOX : "La start-up apporte au grand groupe créativité, agilité, flexibilité et l’aide à répondre à une problématique précise. Cela permet à la start-up de grandir et de valider sa proposition de valeur ainsi que son business model. Depuis que mão boa a rejoint ZEBOX, la jeune pousse a finalisé son premier tour de table et multiplié par deux ses effectifs".
Une main lave l’autre
Avec 1000 utilisateurs à l’heure actuelle sur la plateforme, mão boa estime qu’ils dépasseront les 30 000 dans deux mois. Côté implantation, les utilisateurs sont pour le moment répartis dans plus de 52 pays. Le CEO de la start-up rappelle que les 11 000 actions à impact positif comptabilisées "représentent l’équivalent de 30 tonnes de CO2, soit 65 Paris-New York en avion". Les dizaines de milliers d’euros qui ont été débloqués ont d’ores et déjà été distribués à la communauté des associations partenaires, comme la Fondation des Apprentis d’Auteuil, aidant à l’insertion de jeunes en difficulté sociale, ou encore Planète Mer, qui cherche à préserver les fonds marins. Avec son optique résolument positive et sa démarche pédagogique, mão boa compte bien remettre du lien social au sein des entreprises, là où il a parfois disparu, tout en permettant aux employés de prendre conscience des enjeux climatiques.
Émile Le Scel