Immobilier : où investissent les hauts revenus ?
Les grandes fortunes, catégorisées HNWI ou UHNWI pour "High-Net-Worth Individuals" et "Ultra High-Net-Worth Individuals", par Barnes, et dont l’éligibilité consiste en la détention d’un patrimoine compris entre un et trente millions de dollars ou plus, se sont démultipliées en 2021. Selon l’étude, la population des ultra-fortunés a augmenté de 5,5 % en un an, passant à 295 450 individus, tandis que leur fortune globale est passée de 32,2 à près de 35,5 milliards de dollars. Sur les 3 204 milliardaires que compte la planète, 670 le sont devenus en 2021, tandis que la catégorie des "super milliardaires", dont la fortune est supérieure à 50 milliards de dollars, a crû de 27 %. La plupart des UHNWI possède au moins une maison de vacances en plus de leur résidence principale, sans compter les pied-à-terre.
Miami expulse Zurich
En crête de classement figurent cinq villes : Miami, surprise du palmarès 2020 au sein duquel elle occupait la quatrième place, s’arroge la première, suivie par Austin qui bondit de la 24ème à la 2ème place. Tokyo reste bonne troisième, suivie par Genève qui progresse de la 8ème à la 4ème place et de Paris, remontant de la 7ème à la 5ème place. "La vieille Europe retrouve son statut d’antan, avec cinq villes dans le Top 10 (Genève, Paris, Londres, Madrid, Stockholm), témoignant d’un retour aux valeurs sûres traditionnelles qui étaient, avant la crise sanitaire, les grandes habituées du Barnes City Index", explique Thibault de Saint Vincent. Il en est de même pour New York et Toronto, qui font également leur retour. Zurich, qui tenait la première place en 2021, chute à la 11ème, victime de l’échauffement de son marché immobilier, tout comme Stockholm et Copenhague, éjectées du Top 5, probablement du fait de la rigueur du climat scandinave.
"La vieille Europe retrouve son statut avec cinq villes dans le Top10 : Genève, Paris, Londres, Madrid, Stockholm"
Miami donc semble avoir définitivement acquis les faveurs des grandes fortunes, elle qui croupissait au 27ème rang du classement deux années plus tôt. Sa météo radieuse, ses plages, la richesse de sa programmation culturelle ont probablement motivé cette affection. Peut-être même que sa fiscalité avantageuse, dépourvue d’impôt sur le revenu, et ses 5,5 % d’impôt sur les sociétés ont également joué un rôle dans cette brusque progression.
Le pari parisien
Alors que les prix de l’immobilier parisien semblent avoir cessé leur progression délirante, la capitale française n’a rien perdu de son attrait et réintègre ce podium dilaté. Les investisseurs présentent toujours un vigoureux intérêt matériel pour la ville Lumière, fortifié par le développement du Grand Paris Express ou l’accueil des Jeux Olympiques 2024. Thibault de Saint Vincent témoigne : "Après avoir maintenu le cap pendant une année 2020 de tous les risques, la Ville Lumière a prouvé sa valeur refuge, faisant de 2021 une année record, avec des hausses de 5 à 10 % pour les biens de qualité situés en étage élevé dans de beaux immeubles de standing et pour les biens avec terrasses et jardin. Ceux qui affichaient des défauts et des nuisances ont en revanche baissé de 10 à 15 %."
Paris est une valeur refuge pour les grandes fortunes
À noter qu'une enveloppe d'un million de dollars soit environ 880 000 € vous autorisera l'acquisition d'une surface de 88 m² à Miami, de 40 m² à Tokyo, de 66 m² dans le septième arrondissement parisien ou de 460 m² à Joué-lès-Tours. Pour les gens un peu moins riches, Joué-lès-Tours constitue une terre d’acquisition prometteuse à l’offre culturelle fournie et dont le prix au mètre carré est resté raisonnable s’établissant à 1 913 € en 2022 selon MeilleursAgents.
Alban Castres