Aerophile : aspirateur de particules
Aerophile gère depuis 2013 le ballon Generali dans le 15e arrondissement de Paris, véritable laboratoire volant qui mesure les particules fines en temps réel et procède à des expériences, en partenariat avec le CNRS. Fortes de cette expertise, les équipes d’Aerophile ont conçu une solution révolutionnaire de dépollution de l’air extérieur : Para-PM. Elle vient de remporter l’appel d’offres de Solideo qui vise à déployer des dispositifs pour améliorer la qualité de l’air du village des athlètes lors des Jeux olympiques et paralympiques de 2024.
Un souffle olympique
"Pour un système efficace de dépollution de l’air extérieur, il faut pouvoir relever trois défis principaux", résume Jérôme Giacomoni, président d’Aerophile. "Traiter un volume d’air suffisamment important pour que cela ait un impact significatif, avoir une solution autosuffisante ou presque en énergie, et pouvoir l’installer là où les gens respirent." Para-PM réalise cette prouesse avec un appareil compact et modulable, capable de nettoyer l’air de 99% de ses particules fines, sur des volumes de 36 000 mètres cube par heure, soit l’équivalent de quinze piscines olympiques. Le tout alimenté simplement par des panneaux solaires. Son terrain de jeu privilégié : "Les cours d’école, les stades, les espaces extérieurs très fréquentés, mais aussi des espaces intérieurs de grands volumes comme les hôpitaux, les Ehpads, le métro, les aéroports…", précise Jérôme Giacomoni.
Changer d’air
Il faut aujourd’hui compter un peu moins de 100 000 euros par unité de Para-PM. Neuf seront déployées dans le village des athlètes, soit un investissement proche du million d’euro. "C’est un coût relativement important", concède Jérome Giacomoni, "mais il faut considérer l’amortissement : notre machine ne comporte pas de consommable, se nettoie en partie automatiquement. Il a une durée de vie virtuellement infinie." Un prix à mettre également en perspective avec le coût que fait peser la pollution de l’air sur notre société. Chaque année, 8,7 millions de personnes en meurent prématurément. En France, c’est la deuxième cause de mortalité évitable après l’alcool.
Antoine Morlighem