Les entreprises s'engagent pour le climat, Nice soigne son littoral, 216 millions de réfugiés climatiques en 2050, génération éco-angoissée, le Loiret mise sur la paille, des Mammouths transgéniques pour sauver les plaines arctiques… Chaque semaine, Décideurs vous propose une synthèse de l'actualité environnementale.

Climat : les entreprises prennent les choses en main

La Convention des Entreprises pour le Climat (CEC), initiative spontanée portée par plus de 70 bénévoles, regroupe 150 dirigeants ayant comme objectif commun d’émettre des propositions de transformation environnementale audacieuses et impactantes, destinées à être mises en œuvre dans les entreprises. Elle se déroule du 9 septembre 2021 au 18 juin 2022 et rassemble une diversité d'entreprises, un comité garant de la mission, des experts indépendants, des facilitateurs, ainsi que des participants du monde étudiant. La CEC s’est réunie du 9 au 11 septembre pour sa session inaugurale sur le campus de l’ESTP Cachan. Les participants se sont rencontrés pour la première fois pour vivre ensemble 3 jours axés sur le constat climatique et les limites planétaires. Cette première session a été ouverte, comme la Convention Citoyenne pour le Climat en 2019, par Valérie Masson-Delmotte, co-présidente du groupe numéro 1 du GIEC.

Nice engage la reconversion écologique de son littoral

Le 10 septembre, la Métropole Nice Côte d’Azur a présenté son « plan d’action pour protéger sa façade maritime naturelle."Face aux urgences environnementales et climatiques, il est temps de franchir une nouvelle étape", a justifié le président de la Métropole, Christian Estrosi. Au programme : la création d’une aire marine protégée de 87 500 km2, un plan pour favoriser la pêche artisanale et durable, l’éradication du plastique jetable de toutes les activités commerciales d’ici 2024, ou encore la limitation de l’emprise des véhicules sur le port.

216 millions de réfugiés climatiques d’ici à 2050

C’est le chiffre inquiétant qui ressort d’un rapport de la banque mondiale, publié le 13 septembre. En cause : la baisse de la production agricole, la pénurie d’eau ou la hausse du niveau de la mer. L’Afrique subsaharienne serait la plus touchée avec pas moins de 86 millions de migrants climatiques. "Il est important de noter que cette projection n’est pas inscrite dans le marbre", tempère toutefois Juergen Voegele, vice-président de la Banque mondiale, chargé du développement durable. "Si les pays commencent maintenant à réduire les gaz à effet de serre, les écarts en matière de développement, à restaurer les écosystèmes vitaux et aider les gens à s’adapter, la migration climatique pourrait être réduite d’environ 80 %, à 44 millions de personnes d’ici 2050". A l’inverse, en cas d’inaction, le bilan pourrait être beaucoup plus lourd.

Génération éco-angoissée

Selon une étude parue dans la revue The Lancet Planetary Health, près des trois quarts des 16-25, aussi bien dans les pays du Nord que du Sud, jugent le futur effrayant. Ils sont même 45% à estimer que l’éco-anxiété affecte leur vie quotidienne, et 56% à penser que "l’humanité est condamnée". "On savait que l’éco-anxiété progressait, notamment parmi les jeunes, qui représentent la population la plus vulnérable, mais on ignorait que cette souffrance psychologique était si étendue et ce mal-être était si profond", souligne la psychologue Caroline Hickman, professeure à l’université de Bath (Royaume-Uni) et première autrice de l’étude. 

Le Loiret mise sur la paille

Le département qui s’enorgueillit d’abriter sur son territoire la plus ancienne maison en paille d’Europe s’est trouvé un nouveau motif de fierté avec la construction de deux collèges entièrement à partir de paille et de matériaux biosourcés. Au-delà, c’est toute une filière que le Loiret espère structurer, tout en donnant de nouveaux débouchés économiques à ses agriculteurs.

Des Mammouths hybrides pour restaurer les prairies arctiques

C’est le projet un peu fou de Colossal, une startup américaine spécialisée dans le séquençage génétique, qui a annoncé le 13 septembre avoir levé 15 millions de dollars pour créer "un éléphant résistant au froid, avec tous les traits biologiques fondamentaux" des mammouths qui se sont éteints il y a plus de 4 000 ans. Mais n’y voyez pas un simple délire de scientifique à la Jurassik Park. L’objectif en réintroduisant cette espèce est de reconstituer les grandes steppes arctiques pour qu’elles jouent à nouveau leur rôle de puits de carbone, tout en empêchant qu’elles relâchent, en dégelant, l’énorme quantité de gaz à effet de serre qu’elles renferment.

Antoine Morlighem

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