De nouveaux gisements d'hydrocarbures découverts en Côte d'Ivoire, l'impact du réchauffement climatique sur notre santé, l'absurdité économique du plastique, les US misent sur le solaire, le captage de CO2 à l'épreuve du réel… Chaque semaine, Décideurs vous propose une synthèse de l'actualité environnementale.

Côte d’Ivoire : un gigantesque gisement offshore de gaz et de pétrole ?

"Une découverte majeure de pétrole dans le bassin sédimentaire de la Côte d’Ivoire vient d’être faite par la société italienne Eni dans le bloc CI-101, en eaux profondes, opéré en consortium avec la société nationale Petroci Holding", indique dans un communiqué Thomas Camara, le ministre ivoirien des mines et du pétrole. "Le potentiel peut être estimé de manière préliminaire à environ 1,5 à 2 milliards de barils de pétrole brut d’une part, et à environ 1 800 à 2 400 milliards de pieds cube de gaz associé d’autre part." Dans le même temps, une étude parue dans la revue scientifique Nature estime qu’il faudrait laisser 60% du pétrole et gaz dans le sol pour limiter le réchauffement à 1,5°C. Soit une diminution annuelle de leur consommation de 3% jusqu’en 2050.

Climat : alerte sur notre santé

Dans un éditorial commun, les rédacteurs en chef d’une vingtaine de revues scientifiques prestigieuses ont alerté le 6 septembre sur l’urgence de prendre des mesures contre le réchauffement climatique et ses effets délétères sur la santé humaine. "Les températures plus élevées ont entraîné une augmentation des cas de déshydratation et de problèmes rénaux, de tumeurs dermatologiques malignes, d’infections tropicales, de problèmes mentaux, de complications de grossesses, d’allergies et de mortalité, et de morbidité cardio-vasculaire et pulmonaire", énumèrent pêle-mêle les auteurs. Plaidant pour "un changement fondamental de la façon dont nos sociétés et nos économies sont organisées et de notre mode de vie", ils mettent en avant la pertinence économique d’un tel basculement, jugeant que "une meilleure qualité de l’air permettrait à elle seule d’obtenir des améliorations pour la santé qui compensent aisément le coût global de la réduction des émissions." Comme le souligne Tedros Adhanom Ghebreyesus, président de l’Organisation mondiale de la santé dans un communiqué : "il n’existe aucun vaccin contre la crise du climat."

Pesticide : l’État à la barre

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Notre affaire à tous et Pollinis attaquent l’État en justice pour ne pas avoir suffisamment agit contre la diffusion de produits toxiques dans l’environnement, participant ainsi à la dégradation du vivant. Et ce alors même que se tient actuellement à Marseille le Congrès mondial de la nature. L’objectif : faire reconnaître les défaillances de l’état et favoriser, à terme, l’interdiction des pesticides nocifs. "Par son ampleur et sa visée, ce recours constitue une première mondiale", indique Cécilia Rinaudo coordinatrice de Notre Affaire à Tous. "Les récentes actions pour le climat ayant abouti à de nombreux succès, nous avons décidé cette fois de saisir les tribunaux pour lancer la première action en justice citoyenne dans le monde pour la biodiversité. Il est temps que l’État français soit tenu responsable de l’effondrement du vivant et respecte ses engagements."

Le captage de CO2 change d’échelle

La plus grande usine de captation de CO2 au monde est entrée en service en Islande. Baptisée Orca, elle doit permettre de retirer de l’atmosphère 4 000 tonnes de dioxyde de carbone chaque année. Sa particularité : capter le CO2 directement dans l’air et non pas, comme d’autres projets plus classiques, celui contenu dans les fumées industrielles. Le gaz ainsi récupéré est mélangé à de l’eau et injecté à plus de mille mètres de profondeur, où il se pétrifie, reproduisant le processus naturel de minéralisation. Orca devra faire la preuve de la viabilité pratique et économique de sa technologie avant d’être déployée à plus grande échelle. La plupart des experts demeure sceptique, notamment au regard de la consommation d’énergie importante que nécessite un tel procédé ou de sa pertinence face à l’ampleur des enjeux.

Renouvelables : Biden accélère

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Dans un rapport gouvernemental publié cette semaine, l’administration Biden estime que la part du solaire dans le mix énergétique américain pourrait être multipliée par 10 d’ici 2035 pour atteindre 40% de la consommation du pays. "L'étude éclaire le fait que le solaire, notre source d'énergie propre la moins chère, qui connaît la croissance la plus rapide, pourrait produire assez d'électricité pour toutes les maisons aux Etats-Unis d'ici 2035 et employer jusqu'à 1,5 million de personnes durant le processus", a déclaré la secrétaire à l’Energie Jennifer Granholm dans un communiqué. Le reste du nouveau mix énergétique américain serait composé d’éolien (36%), de nucléaire (11 à 13%), d’énergie hydroélectrique (5 à 6%) et de biomasse et géothermie (1%). Pour financer cette transition majeure, Joe Biden mise sur le gigantesque plan d’investissement dans les infrastructures, toujours en discussion au Congrès.

Plastique perdant

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Dans un rapport intitulé « Plastiques : le coût pour la société, l’environnement et l’économie », le WWF pointe l’absurdité de l’équation économique du plastique. "Chaque kilo de plastique nous coûte dix fois plus cher à gérer qu’à fabriquer", dénonce notamment l’association. À titre de comparaison : la gestion du plastique produit sur la seule année 2019 aura coûté à la société l’équivalent du PIB de l’Inde, soit 3 700 milliards de dollars. Et cela risque bien d’empirer : selon le même rapport, au rythme actuel, la production mondiale de plastiques devrait doubler d’ici 2040. Pour Marco Lambertini, Directeur Général du WWF International : "C'est la première fois que nous assistons à une évaluation aussi claire des coûts non comptabilisés que la pollution plastique impose à la société. Et il s'agit d'un fardeau beaucoup trop lourd à porter, autant pour la société que pour l'environnement. La crise de la pollution plastique ne montre aucun signe de ralentissement, mais l'engagement à la combattre a atteint un niveau sans précédent. Nous avons besoin d'un traité des Nations unies sur la pollution plastique qui réunisse les gouvernements, les entreprises et les consommateurs autour d'objectifs clairs en matière de réduction, de collecte, de recyclage et d'alternatives durables pour mettre fin aux fuites de plastique dans l'environnement d'ici à 2030."

Antoine Morlighem

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