La prise de conscience collective des problématiques liées à l’environnement n’épargne pas l’immobilier d’entreprise ni ses acteurs. La Banque d’Angleterre a dressé une liste des risques globaux associés au réchauffement climatique, qu’elle compartimente en trois catégories : physique, transitoire et de responsabilité. Le groupe Savills s’est attaché à en décrire les applications au sein du secteur immobilier. Explications.

Le risque physique

Il couvre les coûts économiques des catastrophes naturelles, dont la fréquence et la violence pourraient s’accroître, favorisées par le changement climatique. Inondations, tempêtes et variations de températures notamment, affectent les bâtiments. Pour y remédier, des mesures de protection des actifs semblent inévitables et l’examen de la menace indispensable. Évaluer les différents coûts (assurances, entretien...) relatifs aux aléas qu’encourt un actif apparaît donc judicieux dans le cadre d’un investissement.

Le risque transitoire

Il s’agit là du risque généré par la volonté d’une économie plus vertueuse. Dans une industrie calquée sur l’utilisateur et ses exigences, il faut se mettre dans la peau du client, aux exigences toujours plus vertes et plus durables. Les références environnementales d’un actif s’insinuent de plus en plus au sein de la longue liste des préoccupations du locataire. Les bâtiments qui n’assurent pas les critères élémentaires de développement durable et de transition écologique pourraient se retrouver boudés par une demande toujours plus exigeante sur ces aspects. Il est donc de la responsabilité de l’investisseur ou du propriétaire de s’attacher à examiner ces critères dans leurs recherches, leurs arbitrages ou leurs mises aux normes. Sophie Chick, head of department, Savills World Research, témoigne : "Développer et posséder des actifs durables participe à l’amélioration de la réputation de l’investisseur, tout en comportant des avantages financiers non négligeables."

Le risque de responsabilité

Dans le cadre d’une cession, il est crucial de déclarer l’exposition d’un bien à tout risque d’ordre climatique. En cas d’accident, l’acquéreur pourra se retourner contre le vendeur au titre de la responsabilité de ce dernier. En attendant que l’obligation d’un rapport sur le risque climatique ne devienne obligatoire, la réalisation d’un reporting minutieux et exhaustif est vivement conseillée au vendeur, au même titre que sa lecture pour ce qui concerne l’investisseur.

"Dans le cadre d’une cession, il est crucial de déclarer l’exposition d’un bien à tout risque d’ordre climatique"

Un nouvel environnement

La maîtrise du risque constitue l’un des fondements de l’investissement en immobilier d’entreprise. L’analyse de ceux liés au changement climatique s’ajoute à celle de la gageure économique, de l’incertitude du marché ou des aléas en matière de crédit. Une vision globale, intégrant ces phénomènes nouveaux, facilitera la quête d’un portefeuille verdoyant et durable.

Alban Castres

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