Farouchement opposée au projet de transformation de la Gare du Nord, la nouvelle équipe municipale parisienne a manifesté son mécontentement suite à la validation du permis de construire. Elle compte s’y opposer par tous les moyens possibles.

La délivrance, le mardi 7 juillet, du permis de construire de la transformation de la Gare du Nord par le préfet d’Île-de-France a été peu au goût de la mairie de Paris. Dès le lendemain matin, Emmanuel Grégoire, fraîchement nommé premier adjoint à la maire en charge de l’urbanisme, n’a pas mâché ses mots, dénonçant un "passage en force gouvernemental" qu’il ira jusqu’à qualifier de "déni de démocratie". Le nouvel exécutif parisien considère que ce projet de transformation de la plus grande gare d’Europe comme "anti-écologique, dévastateur pour le commerce de proximité et peu adapté aux attentes des nombreux voyageurs", allant jusqu’à le qualifier de "Notre-Dame-des-Landes en plein Paris", il a pointé du doigt la responsabilité d’un État qui s’étant "mis à dos toutes les parties prenantes". Ainsi, la mairie de Paris compte s’opposer à ce projet, "politiquement et juridiquement, avec tous les outils à disposition". Si la stratégie juridique n’a pas été révélée, de nombreuses associations de riverains sont d’ores et déjà mobilisées pour étudier tous les recours possibles.

Cependant, la mairie s’est dite ouverte au dialogue avec l’État et le porteur de projet, affirmant toujours avoir l’espoir de "sortir par le haut". Cependant, plusieurs lignes rouges ont tout de même été dressées : l’abandon de la séparation des flux d’entrée et de sortie, la dédensification du projet, l’ouverture de la gare sur la ville, et enfin l’amélioration de l’intermodalité entre les différents modes de transport. La mairie exige également que le calendrier soit revu en scindant des travaux en plusieurs phases, ceux-ci étant jugés "irréalistes" pour une livraison en 2024, Emmanuel Grégoire allant jusqu’à "mettre au défi" Ceetrus et SNCF Gares & Connexions de prouver que les plannings de chantier sont crédibles.

Sur l’épineuse question du financement, qui se posera inévitablement si la jauge commerciale du projet est revue à la baisse, la Mairie de Paris s’est dite prête à contribuer au projet, lançant au passage une nouvelle pique à l’État : "c’est normalement son rôle de financer les infrastructures publiques de transport". Le torchon brûle plus que jamais. 

Boris Beltran

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