S. Bensimon : "L’immobilier constitue un relai de croissance important pour Ardian"
Décideurs. Quelle est l’empreinte d’Ardian Real Estate en France ?
Stéphanie Bensimon. Depuis le lancement de notre activité en 2016, nous avons acquis cinq immeubles de bureaux en région parisienne : l’ancien siège d’Europe 1 rue François 1er, le 46 avenue de la Grande Armée, le 2 place Rio-Janeiro aux abords du parc Monceau, le 14 rue des Pyramides à Paris et le 145-149 rue Anatole France, rebaptisé West Bridge, à Levallois-Perret. Ce dernier, porté dans le cadre d’une joint-venture avec LaSalle Investment Management, a été cédé fin 2019 à La Française Real Estate Partners et la Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens.. Sachant que nous continuons à piloter le développement de l’ensemble West Bridge jusqu’à sa livraison et que tous les actifs signés entre 2016 et 2018 ont obtenu leurs permis de construire, le volume de nos actifs sous gestion dépasse 1 milliard d’euros. La France représente ainsi plus de 40 % de notre portefeuille global en immobilier.
Comment avez-vous créé de la valeur sur le projet West Bridge ?
Nous avons acquis cet immeuble qui datait des années 90 en 2017 auprès de Lagardère. Nous avons ensuite lancé un concours d’architectes et réfléchi pour rendre cet actif plus durable et efficient. Le cabinet Baumschlager Eberle Architecture a été retenu. Nous avons décidé de porter la capacité d’accueil de l’actif de 1 300 personnes à 2 500 personnes et d’ajouter de nombreux services et prestations afin d’en faire un actif prime. Cette stratégie a été validée par la prise à bail de WPP pour douze ans avant même que Lagardère ne quitte l’immeuble. Nous avons poursuivi notre travail avec le futur utilisateur pour répondre à ses besoins, notamment en termes d’innovation. Cette démarche itérative nous a permis de concevoir un bâtiment répondant à toutes les nouvelles tendances du monde du travail. Il sera livré l’année prochaine.
Quels sont vos principaux critères d’investissement ?
Nous privilégions les localisations matures qui sont bien desservies par les transports. Nous regardons donc Paris et ses extensions naturelles. Ensuite, nous ciblons des actifs qui nécessitent une restructuration et dont la taille oscille entre 50 millions d’euros et 300 millions d’euros. Nous sommes plutôt focalisés sur les bureaux mais nous pouvons développer des immeubles mixtes à l’image de l’ancien siège d’Europe 1 qui comportera des commerces. Nous cherchons toujours à apporter les usages les plus pertinents dans chaque projet. Nous avons recours à un effet de levier de la dette de 50 % et allons chercher des performances à deux chiffres.
Quelles sont vos ambitions en France ?
Nous restons attentifs aux évolutions du marché et à ses opportunités futures dans ce contexte de Covid-19. Concernant nos opérations en cours, nous veillons en particulier à la bonne continuité de nos chantiers en concertation avec nos partenaires constructeurs, et aux besoins futurs des utilisateurs. Dans les deux prochaines années, nous voulons mener à bien les projets de restructuration en cours et les commercialiser. En parallèle, nous souhaitons poursuivre nos investissements dans des sujets à transformer ou dans des VEFA. A moyen terme, l’immobilier constitue un relai de croissance important pour Ardian. Nous allons naturellement poursuivre notre expansion géographique pour accompagner cette volonté d’expansion. Nous venons par exemple d’ouvrir un bureau à Madrid car nous avons identifié des opportunités intéressantes en Espagne.
Propos recueillis par François Perrigault (@fperrigault)
Cette interview est extraite du guide immobilier 2020 qui sera disponible début juillet