Le gouvernement a adopté ce 23 avril les nouvelles moutures de la Programmation pluriannuelle de l’énergie et de la Stratégie nationale bas carbone, les deux jambes d’un plan visant à atteindre la neutralité carbone en 2050.

Le ministère de la Transition écologique et solidaire a publié aujourd’hui la Stratégie française pour l’énergie et le climat. Celle-ci fixe le cadre qui doit permettre « de mener la France vers une société décarbonée ». Se voulant multi-sectorielle, elle concernera l’agriculture, la construction, les transports, l’industrie, l’énergie, ainsi que les déchets, en leur assignant des trajectoires à respecter. Le but affiché est d’atteindre la fameuse neutralité carbone à l’horizon 2050.  Pour parvenir à cet objectif, que d’aucun qualifieront d’utopique, le Gouvernement a fait le choix de la faire reposer sur deux piliers. Le premier, est la nouvelle Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), le second étant la msie à jour de la Stratégie nationale bas carbone (SNBC).

EnR et nucléaire, le cocktail bas-carbone

Publiée ce jeudi au Journal officiel, la PPE constitue la nouvelle feuille de route de la politique énergétique du pays pour les périodes 2019-2023 et 2024-2028 Premier élément fort, le texte vise un objectif d’une réduction de 16,5 % de la consommation globale d’énergie en 2028 par rapport à 2012, avec un « point de passage » à - 7,5 % en 2023. L’effort sera particulièrement accentué pour les énergies fossiles :  - 10 % en 2023 et - 22 % en 2028 pour le gaz naturel, - 19 % en 2023 et - 34 % en 2028 pour le pétrole, et de - 66 % en 2023 et - 80 % en 2028 pour le charbon. Au total, leur consommation devrait baisser de 40 % à l’horizon 2030, tandis que les énergies renouvelables poursuivront leur montée en puissance. Le Gouvernement a également confirmé la fermeture de 14 réacteurs nucléaires d’ici 2035, afin de limiter la part nucléaire dans le mix énergétique à 50 %. S’il perd donc un peu de son hégémonie, l’atome restera donc logiquement la clef de voûte de la production d’électricité française. Jean-Louis Bal, président du Syndicat des énergies renouvelables, s’est réjouit d’une PPE « qui donne, dans ce moment particulier de notre histoire, de la visibilité à nos différentes filières et confirme l’engagement de la France dans la transition énergétique », appelant toutefois à « être très attentifs aux moyens mis en œuvre pour atteindre, dans les délais, les objectifs fixés ».

Des budgets carbone décroissants

Un second décret a également été publié concernant la mise à jour de la SNBC, présentée fin 2018, afin de définir « les budgets carbone qui constituent les objectifs de plafonds d'émissions de gaz à effet de serre de la France » sur les périodes 2019-2023, 2024-2028 et 2029-2033. Il fixe ces budgets à respectivement « 422, 359 et 300 millions de tonnes de CO2 équivalent par an, hors émissions et absorptions associées à l'usage des terres et à la foresterie ». En 2015, les émissions carbones hexagonales se sont élevées à 458 millions de tonnes de CO2 équivalent par an.

« Nous publions aujourd’hui des textes écologiques structurants, qui impliquent la décarbonation de tous les secteurs d’activités et qui incarnent notre volonté intacte de poursuivre la transition écologique de notre pays. C’est une bonne nouvelle pour la planète et pour les générations futures. » a déclaré Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire. Enthousiasme peu partagé par les associations environnementales : plusieurs d’entre elles (Réseau Action Climat, Amis de la Terre, Greenpeace, France Nature Environnement) se sont fendues d’un communiqué commun dénonçant un gouvernement qui s’est « refusé à intégrer les mesures complémentaires nécessaires à l'atteinte des objectifs climatiques - pourtant insuffisants - et de baisse de la consommation d'énergie de la France ».

B. B.

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