Qui sont les Français qui vivent le confinement entassés ?
Sur les réseaux sociaux pullulent les photos de personnes confinées dans des résidences paradisiaques : grand jardin, terrasse voire piscine pour les plus chanceux. Si pour certains, la crise sanitaire a tout d’une villégiature, pour d’autres, elle devient un chemin de croix quotidien.
C’est particulièrement le cas des Français enfermés dans des logements surpeuplés. Selon l’Insee, cette situation concerne 8,2% de la population qui doit attendre avec impatience le retour à la vie normale. Au total, cinq millions de personnes vivent dans des logements suroccupés.
En France métropolitaine, l’agglomération parisienne est mal lotie puisque 13,7% de la population vit dans un logement suroccupé. La proportion atteint même 35% dans certains quartiers franciliens. Ce qui permet de comprendre en partie pourquoi le confinement de certaines banlieues est si difficile à mettre en place. Notons que l’Insee prend en compte "l’agglomération parisienne" afin d’écarter les zones rurales et semi-rurales situées en bordure de l’Ile-de-France.
À Nice, 11,7% de la population est logée dans un lieu suroccupé. C’est bien plus qu’à Marseille, ville pourtant plus pauvre, mais proche de la moyenne nationale. Comment expliquer cette situation ? La cité phocéenne est étendue et de nombreux noyaux villageois sont pavillonnaires. Le confinement semble logiquement plus supportable dans les zones rurales, ce que confirme l’Insee qui souligne que seule 2,5% des personnes vivant dans des communes de moins de 10 000 habitants sont coincées dans des logements suroccupés. En France, c’est en Guyane que la situation est la pire (34,5%).
Enfin, un quart des familles monoparentales avec un ou plusieurs enfants de moins de 10 ans manquent cruellement d’espace en cette période de crise sanitaire. La proportion est de 10% pour les familles où le père, la mère et les enfants vivent sous le même toit.
Lucas Jakubowicz et François Perrigault