La veille urbaine du 7 avril 2020
Les actualités liées au coronavirus
Nexity réduit son dividende 2019
Par précaution dans ce contexte de crise sanitaire, le conseil d’administration de Nexity a fait le choix de convoquer une assemblée générale exceptionnellement sans la présence physique de ses actionnaires. Elle se tiendra donc à huis clos, à la date initialement annoncée du 19 mai 2020. Par ailleurs, le conseil a décidé de ramener la proposition de dividende proposée à l’assemblée générale de 2,7 € à 2 €, soit une réduction de 26 % par rapport à ce qui avait été annoncé pour cette année (et une baisse de 20 % par rapport au montant distribué en 2019). D’autre part, Nexity a fait le choix de ne recourir au dispositif de chômage partiel que de manière ciblée, pour ses sociétés opérationnelles qui ont fait l’objet de fermetures obligatoires de sites ou de chantiers. Dans une telle hypothèse, Nexity s’engage à abonder la rémunération des salariés concernés pour assurer un maintien intégral de leur salaire à ses collaborateurs gagnant moins de 3 SMIC. Par ailleurs, le règlement de la participation et de l’intéressement sera effectué comme prévu au mois de mai.
Le marché de l’investissement en immobilier d’entreprise avait le vent en poupe début 2020
Au début de 2020, l’excellente dynamique du marché français de l’investissement semblait devoir se prolonger malgré le ralentissement de l’économie et les tensions géopolitiques. Au premier trimestre 2020, la tendance est ainsi restée très positive, avec une nette augmentation de 28 % des volumes investis par rapport au premier trimestre 2019 selon Knight Frank France. « 6,2 Mds€ ont été investis sur le marché français de l’immobilier d’entreprise au premier trimestre 2020, explique Matthieu Garreaud, co-directeur du département investissement du conseil. Il s’agit du troisième meilleur trimestre de l’histoire après 2006 et 2007. Les sommes engagées au 1er trimestre 2020 auraient même pu être plus élevées si la mise en place des mesures de restrictions n’avait pas sévèrement freiné l’activité dès la mi-mars. » Toutefois, l’activité transactionnelle ne s’est pas tout à fait arrêtée avec la crise sanitaire. « Plusieurs transactions ont été actées depuis la mi-mars, souligne Antoine Grignon, co-directeur du département investissement. D’autres, suffisamment avancées, seront finalisées au deuxième trimestre. Le premier semestre devrait néanmoins être le plus faible des dernières années. » Par ailleurs, l’immobilier devrait malgré tout garder une bonne place dans les stratégies de placement des investisseurs selon Knight Frank France. Le spread devrait ainsi rester positif du fait des mesures de soutien prises par l’Etat et la BCE. Les marchés actions sont quant à eux très chahutés. Par ailleurs, la bonne santé des marchés locatifs, avec des taux de vacance historiquement bas et des valeurs au plus haut dans certains pôles tertiaires, laisse espérer un moindre choc. « Les investisseurs jugeront les différents segments de marché à l’aune de leur capacité de résistance. Ils privilégieront par conséquent les actifs core afin de sécuriser leurs flux locatifs dans un contexte de hausse des défaillances d’entreprises et de remontée des taux de vacance », prévoit Matthieu Garreaud. Ceci ne ferait qu’accentuer une tendance déjà à l’œuvre avant le déclenchement de la crise sanitaire, puisque les acquisitions d’actifs core concentraient près des deux tiers des volumes investis en bureaux en Ile-de-France en 2019 et même 75 % au 1er trimestre 2020. Cette polarisation accrue du marché en faveur des biens core pourrait atténuer la remontée des taux de rendement prime. La crise sanitaire devrait en revanche mettre un terme au mouvement de compression des taux de rendement d’actifs secondaires ou à revaloriser. « L’engouement des investisseurs pour la logistique, dont le rôle stratégique est si évident depuis le début de la période de confinement, devrait en outre se renforcer, alors que d’autres types d’actifs, directement et lourdement impactés par la crise sanitaire (commerces, hôtellerie, etc.) feront l’objet d’une plus grande sélectivité », précise l’étude. Enfin des transformations plus profondes sont à prévoir avec une meilleure appréhension du risque sanitaire par l’industrie immobilière selon Knight Frank.
L’IFEI paré à faire le médiateur dans les différends de valorisation immobilière et de loyers
Alors que des différends de valorisation immobilière et de loyers commerciaux devraient survenir dans les prochaines semaines, l’Institut français de l’expertise immobilière (IFEI) a rappelé qu’elle dispose d’une commission dédiée aux acteurs de l’immobilier afin de les accompagner. « Elle constitue ainsi une alternative au circuit judiciaire tout en limitant les coûts et les délais », précise le communiqué de presse. Cette commission propose un service de médiation dispensé par des membres de l’IFEI ayant été formés par des organismes tels que le CMAP, ou l’Institut Armedis, ou de conciliation.
Le trafic maritime d’Haropa en recul de 13 % au T1 2020
Le trafic maritime de HAROPA s’établit à fin mars à 20,38 millions de tonnes en baisse de 12,8 % par rapport à 2019. L’effet Covid - 19 commence à se faire sentir sur la filière conteneurs à partir de la mi-mars : le trafic s’établit à 530 000 EVP en baisse de 2 3%, avec 156 escales de porte-conteneurs réalisées au mois de mars 2020, soit 16 escales de moins par rapport à mars 2019. La limitation provisoire de la capacité de raffinage impacte la filière vrac liquide en baisse de 16 % à 10,48 Mt. Enfin, des exportations record de céréales boostent la filière vracs solides en hausse de 18% avec 4,26 Mt. Dans ce contexte de crise sanitaire, HAROPA a décidé de reporter le paiement des redevances domaniales comprises entre le 1er mars et le 30 juin au 10 juillet 2020, « afin de soutenir les entreprises installées sur les sites portuaires ».
Le Haut conseil de la santé publique contre la désinfection des rues
(©D.R.)
Dans une décision rendue publique ce jour, le Haut conseil de la santé publique (HCSP) s'est prononcé contre la désinfection des rues et espaces publics, déjà pratiquée dans de nombreux pays. Tout en notant son « impact psychologique sur la population », il recommande de « ne pas mettre en œuvre une politique de nettoyage spécifique ou de désinfection de la voirie, du fait de l’absence d’argument scientifique de l’efficacité d’une telle mesure sur la prévention de la transmission du SARS-CoV-2 ». Il préconise aussi de « continuer d’assurer le nettoyage habituel des voiries et d’assurer le nettoyage et la désinfection à une fréquence plus régulière du mobilier urbain, avec les équipements de protection habituels des professionnels ». Pour arriver à ces conclusions, le HCSP précise avoir étudié « les expériences internationales et la littérature scientifique et réalisé une analyse relative au risque de contamination de la population par les espaces publics (voirie et mobilier urbain) ainsi qu’au risque lié à l’utilisation de produits détergents et désinfectants sur l’écosystème et l’environnement urbain. »
Le reste de l’actualité
Arkadea signe deux promesses d’achat à Marseille et à Amiens
L’immeuble de bureaux situé rue Henri Barbusse à Marseille (©D.R.)
La Poste ayant décidé de réhabiliter l’immeuble emblématique de la Poste Colbert afin d’y accueillir l’ensemble de ses activités tertiaires de Marseille, le groupe libère l’immeuble situé rue Henri Barbusse pour le céder à Arkadea (promoteur filiale d’Icade et de Poste Immo). Ce bâtiment monumental de 8 900 m² a été construit en 1936 par l’architecte Auguste Bluysen. Arkadea a retenu l’agence Sud Architectes pour réhabiliter l’ensemble en bureaux qui bénéficiera d’un classement ERP. Chaque niveau offrira des plateaux d’environ 1 300 m² divisibles. Le RDC, bénéficiant de plusieurs entrées, accueillera un espace de coworking, des salles de réunion et un auditorium ; le rooftop offrira une vue panoramique sur le quartier et le vieux port. Le projet visera la certification HQE (RT-40%) et le label BREEAM niveau Very Good. En parallèle, Arkadea a signé le même jour à Amiens une promesse pour l’acquisition d’un terrain de 2 250 m² au sein de la ZAC Gare la Vallée auprès de la SPL Vallée Idéale Développement. En partenariat avec la SPL Vallée Idéale Développement et l’agence Oyapock Architectes, Arkadea réalisera 54 logements (dont 5 logements intermédiaires) sur le lot A33 de la ZAC. Ces appartements seront dotés d’une offre de services élaborée par La Poste.
Courtin Real Estate finalise un financement de 40 M€ pour réaliser le projet Centrium à Sophia Antipolis
(©D.R.)
Le groupe Courtin Real Estate, foncière indépendante non-cotée, a réalisé avec succès, malgré le contexte sanitaire, la signature du financement (dont une partie de refinancement) pour la réalisation du programme immobilier Centrium à Sophia Antipolis pour un montant de 40 M€. « Grâce à la pré commercialisation à plus de 60 % de ce programme tertiaire et avec la signature de ce financement et refinancement, les travaux de construction pourront commencer dès que la situation sanitaire le permettra, souligne Christophe Courtin, fondateur et président du groupe. La dette a été réalisée à 50/50 par BNP Paribas et Arkea que je remercie de leur confiance surtout dans ce contexte inédit et compliqué ! » CENTRIUM est un programme présenté comme éco-responsable : une centaine d’arbres plantés, plusieurs bassins de rétention d’eau, immeuble à faible consommation d’énergie, photovoltaïque, labellisé BREEAM... Il sera réalisé en remplacement d’un site obsolète des années 80. Ce nouveau « campus » proposera notamment une salle de sport (fitness park) de 1 300 m², un centre de formation (Orsys) de 650 m², deux restaurants bio dont un 100 % végétarien (Novaa Social Food), une conciergerie digitale, des parkings pour véhicules électriques, des emplacements dédiés à la mobilité douce (vélo, trottinettes...) ainsi qu’un « flexoffice de 4 500 m² », qui doit permettre aux entreprises d’avoir des bureaux équipés sans s’engager sur la durée d’un bail classique (3/6/9). Courtin Real Estate estime que « ce service sera très recherché lors de la reprise d’activité, post pandémie, avec l’incertitude économique qui va suivre la crise sanitaire ».
WeWork porte plainte contre Softbank
Quelques jours après l’annonce officielle par Softbank de sa décision de renoncer au rachat de 3 Mds$ d’actions WeWork, le géant américain du coworking a déposé une plainte contre l’investisseur japonais en l’accusant de ne pas avoir respecté l’accord signé fin 2019. Softbank avait justifié sa décision en mentionnant "l'existence d'enquêtes criminelles et civiles multiples, nouvelles et importantes en suspens" concernant WeWork et son co-fondateur Adam Neumann. Des arguments réfutés par l’opérateur qui accuse notamment la société japonaise d’agir sous la pression d’investisseurs activistes et d’avoir déjà tiré les bénéfices de l’accord de sauvetage signé fin juin. Il exige que Softbank réalise l’offre d’achat public prévue ou bien verse des dommages et intérêts.
Novaxia Investissement signe un data center à Nanterre
Novaxia Investissement a acquis un data center à Nanterre pour le compte de sa SCPI NEO, le cinquième actif de cette dernière. L’immeuble, à usage principal d’activité, est situé dans la ZAC des Guilleraies à Nanterre et développe une surface totale de 3 256 m². Il est actuellement loué à Interxion, une entreprise spécialisée dans la location d’espaces de data center, pour un bail résiduel de 4,6 ans. « Avec un rendement de 6,68 %, ce data center va contribuer positivement à la performance de NEO tout en offrant à ses investisseurs l’opportunité de créer de la valeur à terme dans une zone où le foncier est de plus en plus re- cherché », souligne David Seksig, directeur général en charge des gestions de Novaxia Investissement. Novaxia Investissement a été conseillé par l’étude Thibierge & Associés et le cabinet d’avocats Archers.
InfraVia cède sa participation dans NGD à Vantage Data Centers
InfraVia a signé un accord avec Vantage Data Centers en vue de lui céder sa participation dans Next Generation Data (NGD), « le plus grand campus de data centers d’Europe » situé au Pays de Galles, comprenant un site existant de 72 MW et une capacité d’extension de 108 MW. Situé sur un site de 20 hectares, le bâtiment existant de NGD est une installation Tier III utilisant 100 % d’énergie renouvelable. « L’installation est richement dotée en connectivité et dispose de la fibre de nombreux fournisseurs de services de niveau 1, offrant aux clients une faible latence de moins de 1,5 millisecondes entre le Pays de Galles et Londres », précise le communiqué de presse. De plus, NGD Cloud Gateway fournit plusieurs services d’accès, notamment Express Route et Express Connect. NGD est récemment devenu le nouveau centre d’hébergement pour LINX Wales. Les fondateurs de NGD ont commencé l’exploitation du bâtiment loué au gouvernement de l’Assemblée Galloise en 2010 et ont commencé à développer « une large base de clients de premier ordre ». Avec sa taille et la disponibilité d’électricité et de terrains, NGD, dirigée par le PDG Justin Jenkins, s’est maintenant lancée dans une stratégie de développement d’un campus d’une capacité IT totale de 180 MW avec la construction à venir de bâtiments supplémentaires. Une fois la transaction finalisée, il y aura continuité complète de l’équipe de direction et du personnel de NGD, et Justin Jenkins deviendra président de Vantage UK. « Les clients de NGD bénéficient d’une très faible latence du réseau vers Londres, de faibles coûts d’énergie et d’une excellente connectivité par fibre, couplés au campus massivement évolutif de l’entreprise en dehors de la zone M25 très contrainte », souligne Sureel Choksi, président de Vantage Data Centers. La transaction est soumise à l’approbation des autorités compétentes, avec un closing prévu au 3e trimestre 2020. Les termes de la transaction ne sont pas détaillés. InfraVia est conseillé par RBC (M&A), White & Case (juridique), Solon (commercial) and PwC (financier). Vantage Data Centers est conseillé par Linklaters (juridique) et PwC (financier).
Eiffage et Johann Bunte Bauunternehmung finalisent le financement de l’autoroute A3 en Allemagne
Eiffage, au travers d’Eiffage Concessions, en groupement (50/50) avec Johann Bunte Bauunternehmung, a finalisé le financement et signé le contrat de partenariat public-privé de l’autoroute A3, d’une durée de trente ans. Le financement a été mis en place ce jour pour un montant d’environ 1,2 Md€, souscrit par la Banque Européenne d’Investissement (BEI) ainsi que les institutions financières suivantes : Deka, DZ, KFW-Ipex, Helaba, LBBW, MEAG et MUFG. Attribué par la direction des autoroutes de Bavière du Nord (Autobahndirektion Nordbayern), pour le compte du ministère fédéral des transports et des infrastructures numériques (BMVI), ce contrat porte sur la section d’environ 76 kilomètres de l’autoroute A3, située entre Biebelried et Fürth/Erlangen, en Allemagne. La société dédiée, A3 Nordbayern GmbH & Co. KG, sera chargée de la conception, de l’élargissement de 4 à 6 voies, de l’exploitation et de la maintenance, ainsi que du financement partiel de ces prestations. La société sera rémunérée sur la base de la disponibilité de l’infrastructure à toute heure pour ses utilisateurs. Les travaux, d’un montant total d’environ 1,5 Md€, seront réalisés par une coentreprise de construction comprenant Eiffage Infra-Bau et Johann Bunte Bauunternehmung. « Le projet de l’A3 est le plus grand projet de PPP autoroutier signé en Allemagne à ce jour », précise le communiqué de presse.
Par François Perrigault (@fperrigault) et Boris Beltran (@bobobeltran)