Dans le contexte de crise sanitaire, de fermeture des commerces non essentiels et de confinement, Apsys a pris plusieurs décisions pour accompagner ses locataires et préserver la sécurité de ses collaborateurs et de ses partenaires. Maurice Bansay, président fondateur du groupe, nous présente ces dispositions et dévoile ses propositions pour solutionner les problématiques auxquelles les acteurs du commerce font face.

Décideurs. La solidarité est le leitmotiv des professionnels de la fabrique de la ville depuis le début du confinement. Comment cela se matérialise-t-il chez Apsys ?

Maurice Bansay. Nous sommes tous confrontés à une situation sans précédent. Elle impose de façon évidente la solidarité. Dès la fermeture des centres commerciaux décidée par le gouvernement, nous avons mensualisé les loyers dus au titre du deuxième trimestre et avons suspendu le recouvrement des loyers et des charges pendant toute la période de fermeture des commerces. Nous sommes également en discussion permanente avec nos clients et tous les membres de la filière pour prendre les mesures nécessaires afin de faciliter et accélérer la reprise économique le moment venu. Par ailleurs, j’ai demandé à nos équipes de veiller à ce que les prestations réalisées par nos partenaires soient intégralement réglées pour ne pas aggraver la situation compliquée à laquelle font face les entreprises sur le plan de la trésorerie. Enfin, nous faisons preuve de beaucoup de prudence. Dès que le gouvernement a annoncé le confinement généralisé, nous avons demandé aux entreprises du BTP et à nos clients d’arrêter les travaux de Steel à Saint-Etienne. L’ouverture, initialement programmée le 13 mai, est de ce fait reportée. Suite à l’accord trouvé entre la Fédération française du bâtiment et le gouvernement, nous travaillons actuellement avec la maîtrise d’œuvre et nos conseillers en matière de sécurité pour relancer le chantier avec les mesures de précaution sanitaire les plus draconiennes possibles.

Quel regard portez-vous sur l’action du gouvernement français dans cette situation de crise sanitaire ?

Il a pris de bonnes décisions concernant le confinement. Il n’y avait pas d’autres alternatives au regard du phénomène et de son ampleur. L’exécutif a également pris la mesure de la catastrophe économique qu’engendre cette crise sanitaire et annoncé, par la voix du Président de la République, son intention de soutenir massivement l’activité, ce qui est vital. Reste que personne ne peut prévoir actuellement à quel moment le confinement prendra fin et quand la reprise s’amorcera. Soit nous observerons un regain de consommation après la fin de l’isolement, ce que j’espère, soit nous constaterons une reprise plutôt molle, à l’instar de ce qui se passe actuellement en Chine.

Quelles sont vos propositions pour solutionner les problèmes liés à cette situation dans la fabrique de la ville en France ?

En liaison avec le Conseil national des centres commerciaux (CNCC), nous portons une idée forte. Il existe une Caisse Centrale de Réassurance qui est garantie par les pouvoirs publics. Si le gouvernement décrète l’état de catastrophe naturelle sanitaire, cette caisse pourrait garantir les pertes d’exploitation des différents acteurs du commerce. Nous ne demandons toutefois pas aux compagnies d’assurance de porter sur leur propres bilans cet effort. La caisse pourrait en effet se refinancer grâce à une surprime d’un certain niveau et sur une certaine durée pour couvrir le montant global du préjudice qu’elle aura eu à compenser. Cette démarche positive, constructive et élégante permettrait une vraie sortie par le haut pour tous les acteurs économiques sans qu’une catégorie ne soit la victime collatérale de la situation sanitaire. En complément, nous proposons avec le CNCC de demander une contribution exceptionnelle au e-commerce, secteur qui bénéficie de dispositions fiscales anormales, pour soutenir l’économie « physique ».  

Dans quelle mesure cette crise sanitaire pourrait faire évoluer à moyen terme votre stratégie et les grands principes de fonctionnement du secteur de la fabrique de la ville ? 

Cette crise sanitaire montre les limites du virtuel. Nous restons des êtres humains qui avons besoin de nous voir, nous rencontrer, vivre des émotions ensemble… Apsys se trouve donc conforté dans sa stratégie consistant à « faire vibrer la ville ». Nous aménageons les territoires, contribuons au développement économique et sommes un acteur de l’adaptation au changement climatique. Notre objectif final est clair : créer du lien social. Cette approche doit plus que jamais être développée !

Propos recueillis par François Perrigault (@fperrigault)

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