La veille urbaine du 30 mars 2020
Les actualités liées au coronavirus
Neuf fédérations demandent au gouvernement de revenir sur l’instruction décalée des autorisations d’urbanisme
Le gouvernement a permis, par l’ordonnance n°2020-306 du 25 mars 2020 prise dans le cadre de la loi d’urgence sanitaire du 23 mars 2020, de neutraliser les délais d’instruction des demandes d'autorisation d'urbanisme déposées avant le 12 mars 2020 et ce jusqu'à l'expiration d’un délai d'un mois à compter de la date de cessation de l'état d'urgence sanitaire. « Compte tenu de l’engorgement des administrations provoqué par l’afflux des demandes bloquées pendant ces 3 mois, des demandes courantes de pièces complémentaires et de consultation de services extérieurs (ABF, ERP…), il est à prévoir que la quasi-totalité des autorisations, dont les demandes sont en cours ou à venir, ne seront purgées de tout recours qu’au début 2021 », précise un communiqué de presse commun de la Fédération Cinov, de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), des Constructeurs et aménageurs de la Fédération française du bâtiment (LCA FFB), de Synamome, de l’union des architectes (UNSA), de l’union nationale des aménageurs (UNAM), de l’Union nationale des géomètres-experts (UNGE), de l’UNTEC et de l’Union sociale pour l’habitat (USH). Toute la maîtrise d’œuvre sera inactive pendant cette période de décalage d’instruction des autorisations d’urbanisme et les études d’exécution seront reportées d’autant. De même, les entreprises de gros œuvre ne pourront démarrer leurs travaux qu’en 2021 au lieu du deuxième semestre 2020 et les entreprises de second œuvre, elles, ne poursuivront ces travaux qu’à partir de l’été 2021, soit dans plus d’un an. » Les neuf fédérations pointent du doigt « l’incohérence du message envoyé alors qu’en même temps il est demandé à la filière de rouvrir les chantiers de BTP ». Elles proposent au gouvernement de travailler sur la modification de l’ordonnance concernée pour réduire son impact calendaire ; sur une continuité minimale de l’étude et de la délivrance des autorisations d’urbanisme dans les collectivités territoriales durant la période de confinement, en « temps masqué », en privilégiant la dématérialisation du dépôt des dossiers, sur le renforcement des services instructeurs dès la sortie de crise sanitaire ; sur la prise en compte « des difficultés de toute la filière par l’homologation inconditionnelle des demandes de chômage partiel, dégrèvement d’impôt et de report de charge » ; et sur la révision du mode d’attribution du fonds de solidarité pour les indépendants et artisans.
Les adhérents de la FPI s’engagent pour aider les personnels soignants
Face à la crise sanitaire, la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) a lancé un appel aux dons auprès de ses 630 entreprises adhérentes. « Afin de répondre au besoin urgent de matériels pour protéger les personnels soignants et soigner les malades, la FPI mobilise l’ensemble de ses adhérents sur tout le territoire avec un appel aux dons », précise le communiqué de presse. Pendant le week-end, près de 500 000 euros de promesses de dons ont été récoltées. « Je sais pouvoir compter sur la générosité de nos adhérents et espère pouvoir annoncer 2 M€ de dons d’ici la fin de la semaine », explique Alexandra François-Cuxac, présidente de la FPI. Les dons sont versés au collectif #ProtegeTonSoignant composé de professionnels de santé, entrepreneurs, artistes, citoyens et dont l’action vise à soutenir ceux qui combattent au quotidien le coronavirus : personnels hospitaliers, médecins de ville, infirmières libérales, aides-soignants… Grâce aux dons, #ProtègeTonSoignant fait l’acquisition de respirateurs, laryngoscopes, matériels de protection, mais aussi de nourriture et « tout ce qui peut améliorer les conditions de celles et ceux qui prennent en charge et soignent les malades au quotidien dans les structures d’accueil et de soins ».
11 000 nuits réservées gratuitement sur Appart solidaire
En partenariat avec le ministre chargé de la Ville et du Logement, Airbnb a lancé la semaine dernière la plateforme Appart Solidaire afin de mettre en relation des personnels médicaux et travailleurs sociaux mobilisés contre le coronavirus avec des hôtes proposant un logement gratuit à proximité des hôpitaux, EHPAD ou autres centres de soins. Depuis, les hôtes ont proposé plus de 5 000 logements gratuits dans toute la France, et près de 11 000 nuitées ont pu être réservées en une semaine par des personnels soignants et travailleurs sociaux engagés dans la lutte contre le Covid-19. À la suite de cette initiative engagée en Italie et en France, Airbnb a annoncé en fin de semaine l’extension de ce dispositif à d’autres pays.
Une contraction du volume de transactions attendue sur le marché immobilier dès la sortie de crise
« Le marché immobilier devrait subir lui-aussi de manière plus ou moins marquée le contrecoup de cette situation inédite ». La prévision est signée Meilleurs Agents. A court terme et au-delà de la seule période de confinement, une forte contraction du volume de transactions est à attendre selon le baromètre de la société. « En effet, cette crise intervient en pleine saison de l’immobilier, les mois de mars et avril représentent à eux seuls 20 % des promesses de ventes qui sont signées par an. Nous devrions donc terminer 2020 sensiblement en dessous du million de transaction atteint lors des deux exercices précédents, contrairement à ce que la dynamique du marché en janvier et février laissait augurer. Même si la plupart des ventes seront réalisées dans la durée, il y aura bien 100 000 à 200 000 transactions en moins en 2020 pour le marché résidentiel ancien. » Meilleurs Agent anticipe dès lors une baisse des prix sur le territoire français pour les mois à venir. Cette baisse resterait cependant modérée selon la société qui se réfère aux pandémies passées : « En effet, l’épidémie du SRAS de 2003 n’a fait baisser les prix que de 1.6% à Hong-Kong alors que les volumes ont chuté de 70 % ». Et d’ajouter : « Par ailleurs, ce choc ne frappera pas tous les territoires avec la même force. Les marchés profitant jusqu’ici d’une importante réserve de demande et pour lesquels les acheteurs potentiels sont financièrement moins impactés, avec par exemple une large proportion de cadres en CDI pouvant télétravailler, résisteront mieux que les autres. La plupart des grandes métropoles françaises seraient plus épargnées par ce recul des prix ».
Hammerson détaille ses mesures pour faire face à l’impact de la crise sanitaire
Hammerson a fait le point sur l’impact du coronavirus sur son activité en France. Les centres commerciaux sont fermés depuis le 15 mars, à l'exception de l'accès aux commerces essentiels, soit une quinzaine d'unités du portefeuille représentant environ 3 % du loyer. À la demande du gouvernement français et en ligne avec ses pairs européens, Hammerson a proposé une mensualisation temporaire des loyers dus avant le 1er avril. Le paiement pour le mois d'avril sera différé. Pour l’instant, mai et juin sont prévus pour être versés en début de mois.
La Compagnie des Alpes dévoile ses décisions pour pallier l’arrêt de ses activités
La Compagnie des Alpes fait face, actuellement, à l’arrêt de ses activités. Concernant la division domaines skiables, elle a fermé l’ensemble de ses domaines dès le 14 mars dernier alors que la saison aurait dû se terminer, pour les plus tardifs, le 8 mai prochain. Le groupe anticipe pour cette activité, un chiffre d’affaires en baisse d’environ 20 % cette saison par rapport à l’exercice précédent, soit de l’ordre de 85 à 90 M€. Concernant les parcs de loisirs, la saison ne devait vraiment débuter que dans les premiers jours d’avril. Conformément aux décisions prises par les différents pays dans lesquels la société opère, la Compagnie des Alpes a fermé les parcs qui étaient ouverts et différé l’ouverture de ses autres parcs. Les décisions de réouverture se prendront, au cas par cas, en fonction des autorisations des pouvoirs publics. « Sans préjuger de la durée de cette période de fermeture », le groupe précise que le chiffre d’affaires enregistré entre mi-mars et fin juin en 2018-2019 par les parcs de loisirs était d’environ 120 M€. Dans ce contexte, le groupe suspend les objectifs de marge d’EBO sur ses deux métiers pour l’exercice 2019-2020. « Compte tenu du manque de visibilité lié principalement à l’incertitude des dates de réouverture des parcs de loisirs, il est prématuré d’estimer l’impact de la situation sur les résultats 2019-2020 », ajoute le communiqué de presse. La Compagnie des Alpes fera un point d'étape à l'occasion de la publication du chiffre d'affaires du 1er semestre 2019-2020, soit le 23 avril prochain. Le groupe a engagé un plan de réduction de ses coûts qui repose avant tout sur la diminution des coûts salariaux (dispositifs de chômage partiel, report d’embauches…) et dans une moindre mesure sur des économies d’énergie et la variabilisation des coûts matières, et des baisses de charges d’entretien. La Compagnie des Alpes estime que la baisse de son chiffre d’affaire pourra être compensée à hauteur d’un peu plus de 40 % pendant les périodes de fermeture par ce plan de réduction des coûts de structure et de fonctionnement, aussi bien pour les domaines skiables que pour les parcs de loisirs. De plus, les investissements programmés dans les domaines et dans les parcs pour cet exercice 2019-2020, font actuellement l’objet d’un examen « très attentif afin de décaler ce qui peut l’être, dans le respect des engagements contractuels du groupe et sans affecter le renforcement de l’attractivité de ses sites ». Enfin, « compte tenu de sa structure de financement à long terme et de ses lignes de crédit à court terme ainsi que des mesures d’adaptation prises, le groupe est confiant dans sa capacité à couvrir ses besoins de liquidités jusqu’à la fin de l’année civile, y compris dans un scénario dégradé », conclut le communiqué de presse.
Le reste de l’actualité
Icade signe une promesse synallagmatique pour l’achat du terrain du site Flaubert au Havre
(©D.R.)
Après trois mois de mise au point, Icade vient de signer une promesse synallagmatique pour l’achat du terrain du site Flaubert au Groupe Hospitalier du Havre, pour y développer son projet lauréat de l'appel à projets "Réinventer Le Havre". « C’est la première étape d’une opération d’envergure pour la ville du Havre et le G.H.H. après l’annonce désignant, en décembre 2019, Icade lauréate pour deux sites dans le cadre de l’appel à projets : le site Flaubert et le site de l’ancien centre régional de la Jeunesse et des Sports », précise le communiqué de presse. Ces deux projets représentent un chiffre d’affaires de 75 M€ HT. Le projet du site Flaubert, conçu par Corinne Vezzoni, Frédéric Denise et l’agence HYL, proposera des logements modulables, une résidence séniors, une crèche destinée aux enfants en situation de handicap, ainsi qu’une coulée verte, lien entre la ville haute et la ville basse du Havre. La surface totale à développer est de 23 000 m². « En cette période si particulière, nous nous réjouissons d’avoir pu procéder à la signature de la promesse synallagmatique en vue de l’achat du terrain auprès du Groupe Hospitalier du Havre, et ce en recourant à la dématérialisation des signatures notariées, souligne Olivier Wigniolle, directeur général d’Icade. Cette signature témoigne de notre optimisme dans l’avenir : il y aura un « jour d’après, et Icade s’y prépare déjà ! »
Fimalac va refinancer les opérations de dérivés de Rallye
Jean-Charles Naouri et Marc Ladreit de Lacharrière ont annoncé la conclusion d’un accord en vue du refinancement des opérations de dérivés de Rallye (y inclus ses filiales HMB et Cobivia) et d’un potentiel investissement de Fimalac dans le groupe Euris. Dans le cadre de cet accord, Fimalac s’est engagé à apporter un financement d’une maturité de 4 ans (prorogeable d’un an sous réserve de l’accord de Fimalac) soit à une filiale d’Euris jusqu’au 31 décembre 2020, soit à Rallye au plus tard le 5 janvier 2021 afin de permettre le remboursement de l’intégralité des opérations de dérivés conclues par Rallye, HMB, et Cobivia, qui ne sont pas soumises aux plans de sauvegarde desdites sociétés mais ont fait l’objet d’accords spécifiques. Le montant maximum de cette ligne de financement s’élève à 215 M€. Fimalac dispose également de la faculté pendant une durée de sept années d’investir à hauteur de 49,99 % dans Euris par l’intermédiaire d’une nouvelle société holding qui serait détenue par Jean-Charles Naouri et sa famille et ontrôlera Euris. Enfin, Jean-Charles Naouri proposera au conseil d’administration de Casino, Guichard Perrachon de soumettre la nomination d’un représentant de Fimalac au conseil d’administration de Casino lors de sa prochaine assemblée générale. Fimalac détient en effet 2,8 millions d’actions Casino représentant 2,6 % du capital.
Ümit Yilmazer rejoint Inter Invest Immobilier
Ümit Yilmazer a été nommé directeur du développement d’Inter Invest Immobilier. Il a débuté sa carrière au Crédit Foncier Immobilier en 2009 pour y exercer successivement les fonctions de responsable des programmes et de responsable développement et synergies pour le groupe BPCE. 7 ans plus tard, il rejoint le groupe Izimmo en tant que responsable développement immobilier.
Nouveau retard pour l'EPR
(©D.R.)
Les pouvoirs publics ont signé un décret donnant officiellement à EDF un délai de quatre années supplémentaires pour mettre en service l'EPR de Flamanville, repoussant celle-ci à 2024. Débuté en 2007, le chantier n'en finit plus d'accumuler les retards, alors que le réacteur devait initialement produire de l'électricité dès 2012. Cette nouvelle date butoir pourrait cependant se heurter à de nouveaux retards de chantier dus au coronavirus. Le coût du projet a lui aussi explosé, celui-ci étant aujourd'hui estimé à 12,4 Mds€, contre 3,3 Mds€ estimés à l'origine.
Total noue une exclusivité avec une start-up allemande
(©Next2Sun)
Total Quadran et la start-up allemande Next2Sun ont annoncé avoir conclu un accord prévoyant le déploiement en exclusivité de la solution de Next2Sun, basée sur la technologie de montage vertical de panneaux photovoltaïques bifaciaux, particulièrement propice à une utilisation agrivoltaïque. « Total Quadran est convaincu que cette technologie innovante apportera une contribution essentielle à la gestion des terres agricoles en réduisant la concurrence entre les usages, » s'est félicité Thierry Muller, directeur général de Total Quadran, déclarant vouloir « travailler en concertation avec les acteurs du monde agricole afin de déployer 500 MW d’installations agrivoltaïques d’ici 2025. »
Par François Perrigault (@fperrigault) et Boris Beltran (@bobobeltran)