L’industrie du bâtiment vent debout contre les consignes du gouvernement, l’IATA qui demande une aide d’urgence de 200 Mds$, Total qui entre dans un premier projet éolien offshore flottant au Royaume-Uni… Décideurs vous propose une synthèse des actualités immobilières et urbaines du 19 mars 2020.

Les annonces liées au coronavirus

L’industrie du bâtiment vent debout contre les consignes du gouvernement appelant à poursuivre le travail sur les chantiers

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« Une instruction du ministère de l’Intérieur aux préfets appelle à la reprise de l’activité économique et considère que les entreprises travaillant sur les chantiers de bâtiments et de travaux publics peuvent poursuivre leur activité. C’est méconnaître totalement les métiers du BTP ». La sortie est signée la confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB). Cette dernière s’oppose à ces consignes « qui ne garantissent pas la sécurité des salariés et fait peser de graves risques sur la responsabilité des chefs d’entreprises ». Elle formule, en conséquence, plusieurs demandes : « décréter l’arrêt temporaire des chantiers de bâtiment, à l’exception des travaux urgents et des dépannages, le temps que l’on puisse définir plus précisément les quelques chantiers qui pourront, sous réserve de l’accord des donneurs d’ordre, se poursuivre et surtout dans quelles conditions pour protéger la santé des travailleurs et des clients, tout en préservant la responsabilité des chefs d’entreprise ; définir, sans attendre, une attestation de déplacements adaptée aux activités du bâtiment ; définir les activités du bâtiment considérées comme « urgentes » ; veiller à ce que toutes les demandes d’activité partielle soient acceptées pendant cette période transitoire et après cette période pour les entreprises qui ne pourront pas poursuivre leur activité, et ce sans tracasseries administratives. »
Jacques Chanut, président de la Fédération française du bâtiment (FFB) a pour sa part écrit directement à Muriel Pénicaud, ministre du Travail. « Les entreprises de Bâtiment ne désertent pas le front : elles n’ont pas d’autres choix que de fermer ! Personne ne pourrait comprendre que les milliers de salariés de Bâtiment n’aient pas le droit au chômage partiel par principe, s’insurge le président. Le chantage exercé par les DIRRECTE auprès de nos fédérations locales depuis plusieurs jours est inqualifiable. De qui se moque-t-on ?! Ce n’est pas en laissant entendre aujourd’hui que nos compagnons seraient des salariés de second ordre, que nous résoudrons la crise du recrutement une fois cet épisode passé. » Et d’ajouter : « Nous demandons à l’Etat de faire preuve de responsabilité comme nous le ferons, en tant qu’acteur économique, pour maintenir nos chantiers chaque fois que ce sera -réellement- possible et pour poursuivre les interventions d’urgence. Mais pour cela, comme nous le faisons depuis 48 heures maintenant, nous réitérons notre demande d’une réunion d’urgence avec les services de votre ministère, la médecine du travail et les syndicats pour définir ensemble les procédures de protection sanitaire de nos compagnons acceptées par tous. A ce stade, cette situation n’est pas réglée et pour nos entreprises, la confusion est totale. Plutôt que de jeter l’opprobre sur tout un secteur, en l’accusant dans les médias de désertion, efforçons-nous de trouver ensemble une ligne claire et cohérente. Et vite. »


Apsys prend des mesures pour accompagner ses locataires et suspend le chantier de Steel

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Dans le contexte de crise sanitaire mondiale liée à la propagation du coronavirus et suite aux mesures de restriction prises par le gouvernement, Apsys a pris des décisions pour accompagner ses locataires concernés par l’arrêté de fermeture des commerces « non essentiels ». Le groupe a ainsi annoncé la mensualisation des loyers dus au titre du 2ème trimestre 2020 et la suspension du recouvrement des loyers et des charges pendant toute la période de fermeture des commerces (y compris si celle-ci, prévue à date jusqu’au 15 avril 2020, venait à être prolongée). « Afin de préserver la sécurité de ses collaborateurs et de ceux de ses partenaires (entreprises, preneurs…), Apsys a également pris la décision de suspendre le chantier de Steel, son projet de retail park en entrée de ville de Saint-Etienne dont l’ouverture était prévue le 13 mai, ajoute le communiqué du groupe. De ce fait, l’ouverture de Steel est reportée à une date ultérieure qui sera communiquée dès que la situation le permettra. »


Le CNCC fait le point sur les actions des opérateurs de centres commerciaux

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Le Conseil national des centres commerciaux a pris acte des annonces du Président de la République relatives à la suspension des loyers au bénéfice des TPE lors de son allocution dans la soirée du 16 mars. Il « constate qu’elles rejoignent les recommandations publiées par le CNCC à l'attention de ses adhérents bailleurs en matière de traitement des loyers et des charges ». A la suite de ces annonces et recommandations, les opérateurs de centres commerciaux mettent actuellement en œuvre la mensualisation des loyers et charges du second semestre 2020 « pour soutenir la trésorerie des enseignes ». « Ils ont également activé la suspension de la mise en recouvrement des loyers et des charges du mois d’avril, en particulier et en priorité au bénéfice des plus petites entreprises, dans l’attente des décisions qui seront prises par le gouvernement après le 15 avril », ajoute le communiqué de presse.


Unibail-Rodamco-Westfield assure ses arrières financiers

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Compte tenu des mesures de confinement et de fermeture des commerces non-essentiels dans plusieurs pays pour lutter contre la propagation du coronavirus, Unibail-Rodamco-Westfield a pris des mesures de précaution pour garantir son accès à la liquidité. Le groupe dispose désormais de 10,2 Mds€ de liquidités et de lignes de crédits pour couvrir les besoins attendus, « même dans un scénario de stress test extrême ». Le foncière a également mis en place un programme de réduction des dépenses hors personnel, de report des dépenses d'investissement non essentielles et de recours à toutes facilités ou dispositions pertinentes mises à disposition par les différentes autorités nationales pour assister les entreprises.


Les mesures de confinement entrainent une chute de 15 % de la consommation d’électricité

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La consommation d’électricité française est, depuis la mise en place des mesures de confinement, 15 % inférieure en moyenne au niveau habituellement constaté au mois de mars selon les chiffres dévoilés par RTE (Réseau de transport d’électricité). Cette baisse est principalement due à la baisse de l’activité économique selon l’entreprise : fermeture des commerces non essentiels (restaurants, cinémas, magasins …) et ralentissement de l’activité dans le secteur industriel. Avec la mise en place des mesures de confinement, les rythmes de consommation des Français évoluent également durant la journée. Habituellement, la consommation d’électricité atteint son plus haut niveau aux alentours de 8h, lorsque les Français débutent leur journée et que les industries et les entreprises démarrent leurs activités. Cette consommation reste élevée jusqu’à la pause méridienne. Depuis la mise en place des mesures de confinement, la consommation augmente plus lentement le matin, et n’atteint un pic de consommation qu’aux alentours de 13h, au moment du déjeuner. L’après-midi, la consommation diminue également plus fortement qu’en temps normal, reflet du ralentissement de la vie économique française. « Malgré ces changements de rythme dans la consommation d’électricité, RTE assure l’équilibre entre production et consommation -en temps réel- afin d’assurer la continuité de l’alimentation électrique des Français, conclut le communiqué de presse. Les exportations d’électricité vers les pays voisins se poursuivent également, à un niveau élevé. »


L’IATA demande une aide d’urgence mondiale de 200 Mds$ aux gouvernements

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L'Association du transport aérien international (IATA) a lancé un appel aux gouvernements européens, dans le cadre d'une campagne mondiale, pour une intervention gouvernementale d'urgence. « Arrêter la propagation du coronavirus est la priorité absolue des gouvernements, précise Alexandre de Juniac, CEO de l’IATA. Mais ils doivent être conscients que l'urgence de santé publique est devenue une catastrophe pour les économies et pour l'aviation. L'ampleur de la crise actuelle de l'industrie est bien pire et bien plus répandue que le 11 septembre, le SRAS ou la crise financière mondiale. Les compagnies aériennes se battent pour leur survie. Le trafic aérien européen a subi une baisse sans précédent, certains marchés ayant baissé de 90 % par rapport à l'année dernière. Des millions d'emplois sont en jeu. Les compagnies aériennes ont besoin d’une action gouvernementale urgente. » Selon le communiqué de presse, avec des réserves de trésorerie moyennes d'environ deux à trois mois en Europe, les compagnies aériennes sont confrontées à une crise de liquidité. À l'échelle mondiale, l'IATA estime qu'une aide d'urgence pouvant atteindre 200 Mds$ est nécessaire. Elle suggère notamment un support financier direct ; des prêts, des garanties de prêts et un support émanant du gouvernement ou de la Banque centrale européenne pour les émissions obligataires des entreprises ; et un allègement fiscal. Selon l’IATA, le trafic aérien a chuté de 58 % en France.

Le gouvernement se mobilise pour soutenir l’activité des professionnels du transport et de la logistique

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Un arrêté sera publié dans les prochaines heures, relatif à la lutte contre la propagation du virus COVID-19 dans les transports publics collectifs routiers, guidés et ferroviaires de voyageurs, dans les transports de marchandises et dans les transports publics particuliers de personnes. Il précise les mesures exceptionnelles à prendre pour garantir la continuité des opérations de transport dans les meilleures conditions sanitaires, ainsi que les obligations d’information associées. L’Etat indique également s’employer à maintenir l’ouverture des stations-service, aires de repos, toilettes et restaurants routiers en vente à emporter. Une carte de tous les sites ouverts devrait être bientôt disponible sur Bison futé. L’Etat accordera aux entreprises de transport les dérogations temporaires « nécessaires aux différentes obligations administratives qui ne pourraient être satisfaites du fait de la crise sanitaire ». Les entreprises de contrôle technique pour les poids lourds, les bus et les cars maintiennent par ailleurs leur activité, tout comme les garages assurant la réparation des véhicules. S’agissant des attestations de circulation, « l’utilisation des modèles disponibles en ligne est désormais bien comprise et les forces de l’ordre sont sensibilisées au caractère essentiel de l’ensemble des activités de transport et de logistique » selon le communiqué de presse. Afin de faciliter les réapprovisionnements, l’Etat accordera ce dimanche une autorisation exceptionnelle à la circulation de tous les poids lourds. Pour aider les entreprises de transport à trouver un nombre suffisant de personnels afin de répondre à la demande, l’Etat encourage la mobilisation des conducteurs en activité partielle, en particulier via l'interim. S’agissant du secteur de la manutention et de l’exploitation portuaire, l’Etat rappelle « la publication par la branche de mesures utiles et de bonnes pratiques en matière sanitaire et d’organisation du travail pour prévenir la diffusion du COVID-19. Ces mesures simples doivent être respectées par l’ensemble des entreprises intervenant sur les places portuaires françaises. » Enfin, l’Etat se dit attentif à la situation des transports transfrontaliers, en lien avec les pays voisins : le secrétaire d’Etat chargé des Transports Jean-Baptiste Djebbari a participé le 18 mars à un conseil extraordinaire des Ministres européens. « Il a notamment plaidé pour une continuité maximale des services de fret ferroviaire et un accroissement de la coordination et de la solidarité entre pays européens, avec des mesures fortes en matière d’aides d’Etat pour obtenir des résultats rapides et concrets », conclut le communiqué de presse.

Le reste de l'actualité

Closing final du fonds immobilier pan-européen value added de Tikehau Capital

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Tikehau Capital a réalisé le closing final de son fonds immobilier européen à stratégie « value added » avec une levée de fonds finale de 560 M€ (Cette levée finale porte les actifs sous gestion du fonds à 726 m€ à la date du closing). Le groupe a également signé un mandat de co-investissement avec un investisseur institutionnel, portant ainsi à 650 M€ la capacité d’investissement de la stratégie « value added » de Tikehau Capital, hors éventuel levier additionnel. Ce fonds a vocation à investir sur toutes les classes d’actifs sur le marché européen, en s’appuyant sur la plateforme de Tikehau Capital, et a d’ores et déjà réalisé 7 investissements, dont 6 sont intervenus au cours de l’exercice 2019. Lancé en juin 2018 avec des apports initiaux provenant notamment de Tikehau Capital et d’un groupe singapourien, en tant qu'investisseur de référence, ce fonds déploie une stratégie d’investissement fondée sur trois axes majeurs que sont l’immobilier commercial, les hôtels et la reconversion d’actifs et d’usages sur le marché européen.


Perial nomme Anne-Claire Barberi responsable RSE et innovation

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Perial a annoncé la nomination d’Anne-Claire Barberi au poste de responsable RSE et innovation. Ingénieure diplômée de l’ESTP (Paris) et titulaire d’un master of science à l’UCLA (Los Angeles), membre de la RICS, Anne-Claire Barberi a commencé sa carrière en 2010 en tant que consultante dans le secteur de l’ingénierie informatique, en travaillant notamment au sein du ministère des Affaires étrangères. Elle rejoint en 2013 le secteur de l’immobilier en intégrant le cabinet de conseil ARP-Astrance au sein duquel elle évolue en occupant dernièrement les fonctions de responsable de l’activité RSE puis de responsable innovation & international, « pilotant un écosystème grandissant d’une centaine de startups en France et au Royaume-Uni ». Depuis 2018, elle est intervenue en tant qu’enseignante à l’ESTP auprès des élèves ingénieurs de la formation initiale sur les sujets de développement durable et d’innovation. « Les secteurs de l’immobilier et de la finance sont actuellement au cœur d’enjeux majeurs – notamment le climat, la démographie, la santé et le digital – ce que nous considérons chez Perial comme autant d’opportunités d’orienter nos actions vers une stratégie à impacts positifs, précise Anne-Claire Barberi. Le levier de l’innovation est clé dans la réussite de cette stratégie, qui doit permettre d’apporter de la valeur à l’ensemble de nos clients et de nos partenaires mais également à l’échelle des territoires et tout en optimisant notre empreinte climatique, sur l’ensemble de nos métiers. »


Total entre dans un premier projet éolien offshore flottant au Royaume-Uni

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Dans le cadre de sa stratégie de développement des énergies renouvelables, Total prend position sur la filière de l’éolien offshore flottant. Le groupe vient ainsi de conclure un accord avec le développeur Simply Blue Energy afin d’acquérir une participation de 80 % dans le projet pionnier d’éolien flottant Erebus situé en mer Celtique, au Pays de Galles. Ce projet d’une capacité de 96 MW sera installé dans une zone où la profondeur d’eau est de 70 mètres. « Total devient ainsi l’un des premiers acteurs à prendre position sur cette technologie au Royaume-Uni, le premier marché mondial de l’éolien offshore », précise le communiqué de presse. « En faisant son entrée dans la filière de l’éolien offshore flottant, Total a l’ambition de contribuer au développement des énergies renouvelables dans le monde, assure Patrick Pouyanné, président-directeur général de Total. L’éolien flottant est un segment à la fois très prometteur et technologique dans lequel Total apporte son expertise des opérations et de la maintenance offshore. Total a ainsi les atouts pour relever les défis technologiques et financiers qui conditionnent les succès futurs de l’éolien offshore flottant. »


Macquarie lève 645 M$ pour son fonds de dette dédié aux infrastructures

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Macquarie Infrastructure Debt Investment Solutions (MIDIS) a réalisé le closing finale de son fonds Macquarie Global Infrastructure Debt Fund en collectant 645 M$. Le véhicule contribue au financement d'infrastructures « essentielles » dans le monde entier en investissant dans 18 entreprises. Le fonds a déjà effectué des investissements au Royaume-Uni, en Europe, aux États-Unis et en Australie. Il investit dans les transports, les services publics et les infrastructures énergétiques.

Par François Perrigault (@fperrigault)

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