Covivio a été un des premiers acteurs de l’industrie immobilière à exprimer sa raison d’être* fin 2019. Une démarche logique et naturelle pour la foncière selon son secrétaire général Yves Marque. Explications.

Décideurs. Comment la raison d'être de Covivio a-t-elle été définie ? 

Yves Marque. Nous avons eu recours à une méthode participative. Nous avons créé des groupes de travail représentatifs de nos équipes européennes. Les idées ont été présentées au fur et à mesure au conseil d’administration qui a suivi ce sujet de près. A un moment donné, nous avons ajouté une troisième dimension en soumettant nos pistes d’expression à nos clients, à nos partenaires et à nos actionnaires. Ils ont ainsi pu apporter leurs appréciations. Le processus de définition de la raison d’être « construire du bien-être et des liens durables » a duré au final une année. Il s’inscrit dans la continuité de notre changement d’identité qui a conduit à rebaptiser la société Covivio en 2018. Nous avons toutefois décidé de ne pas inscrire la raison d’être dans nos statuts car nous n’avons pas identifié à l’heure actuelle la valeur ajoutée que cela pouvait apporter.

Quel est l’impact de cette raison d’être sur l'activité de Covivio ? 

Elle ne constitue pas une rupture. Au contraire, elle exprime ce que Covivio est déjà et le renforce. Nous avons publié un manifeste en complément de la raison d’être pour prendre des engagements et montrer que nous ne sommes pas dans un exercice incantatoire. Certains sont déjà en cours de déploiement tandis que d’autres sont des novations. Tous ont été assortis d’un objectif précis qui a été révélé au public. Nous avons donc le devoir de tenir parole. 

Comment allez-vous joindre les actes à l’esprit ?

Nous avons décidé de créer une fondation en 2020 pour agréger toutes nos initiatives et les démultiplier. Nous avons même instauré une journée solidaire pour permettre aux collaborateurs qui le souhaitent d’accompagner un projet sociétal identifié par la fondation. En parallèle, nous préparons la mise en place d’un comité des parties prenantes qui challengera nos engagements, s’assurera que nous les relevons et en fixera de nouveaux en fonction des enjeux de demain et d’après-demain. Cette assemblée croisera les générations et le regard d’architectes, de sociologues, d’aménageurs…

Concernant nos engagements environnementaux, ils prolongent les travaux déjà entamés. L’objectif de verdir l’ensemble de notre patrimoine d’ici à 2025 constitue par exemple une étape supplémentaire dans la démarche lancée par Covivio il y a une dizaine d’années. Certains vont toutefois nous obliger à systématiser des actions qui étaient étudiées sujet par sujet jusqu’à maintenant. A titre d’illustration, tous nos nouveaux projets de développement devront forcément comporter des espaces verts. Dans la même logique, nous visons une réduction de 34 % de nos émissions de carbone à l’horizon 2030 par rapport à 2010. Cet engagement a été validé par l’initiative Science Based Targets (SBTi). Il sera suivi et vérifié. Enfin, 95 % de notre patrimoine devra être situé à moins de 10 minutes à pied des transports en commun en 2025. C’est un nouveau critère à prendre en compte dans nos investissements et nos arbitrages.

Covivio a-t-elle vocation à devenir une entreprise à mission ? 

En prenant des engagements et en les faisant vérifier par des tierces parties, nous nous approchons de la démarche. Mais le sujet n’est pas aujourd’hui à l’ordre du jour et nous ne nous sommes pas penchés sur les diligences inhérentes à ce statut. Ce qui compte pour nous actuellement, ce sont les engagements publics pris via notre manifeste, déjà bien ambitieux.

Propos recueillis par François Perrigault (@fperrigault)

*La raison d’être de Covivio est « Construire du bien-être et des liens durables »

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