Le géant du ferroviaire français, Alstom, est en passe de racheter son concurrent canadien, Bombardier, dans un contexte d’endettement massif. La transaction devrait, sous réserve de l’autorisation de la Commission européenne, s’élever à 7 milliards de dollars.

Le groupe français a confirmé, ce lundi, que « des discussions sont en cours ». Un an après le refus de Bruxelles de bénir son union avec l’allemand Siemens, Alstom cherche toujours à croître en externe pour faire face à la concurrence du chinois CRRC. Si la transaction parvient à son terme, le français deviendra le deuxième groupe mondial du ferroviaire, juste après son homologue asiatique. Cette opération prendrait la forme d’un paiement en numéraire pour 70 % et en actions Alstom pour 30 %. La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), qui détient aujourd’hui 32,5 % du capital de Bombardier, deviendrait le plus gros actionnaire du constructeur français, avec 18 % de ses actifs, aux côtés du groupe Bouygues, qui verrait, lui, sa participation diluée de 15 à 10 %.

Depuis la cession de ses activités dans l’énergie à General Electrics, Alstom devient un pure player du ferroviaire. Cette spécialisation se poursuivrait avec le rachat de Bombardier. En effet, le groupe canadien, lourdement endetté, a déjà cédé ses activités aéronautiques en vendant sa participation minoritaire dans l’A220 à Airbus. Par ailleurs, alors que le siège de Bombardier est à Montréal, celui de sa division ferroviaire est à Berlin et la plupart de ses usines sont implantées en Europe. Alstom pourrait donc devenir incontournable dans la fourniture de trains et de métros sur le Vieux Continent. Mais pour ce faire, un éventuel accord entre les deux groupes devra passer par l’approbation de la Commission européenne.

Baptiste Delcambre

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