La veille urbaine du 29 janvier 2020
Le gouvernement présente son ordonnance relative à la réécriture des règles de construction
Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, et Julien Denormandie, ministre chargé de la Ville et du Logement, ont présenté en Conseil des ministres une ordonnance relative à la réécriture des règles de construction et recodifiant le livre Ier du code de la construction et de l’habitation. Cette ordonnance a pour finalité de faciliter la réalisation des projets de construction et le recours à des solutions innovantes. D’une part, elle adopte une nouvelle rédaction des règles de construction applicables devant permettre d’éclairer les maîtres d’ouvrages et les constructeurs sur les objectifs poursuivis et leur donner le choix de la solution qu’ils souhaitent employer pour les atteindre. D’autre part, dans le cas où une règle de construction impose une solution au constructeur ou au maître d’ouvrage, ces derniers pourront recourir à d’autres s'ils apportent la preuve qu'ils parviennent, par les moyens qu'ils entendent mettre en œuvre, à des résultats équivalents. Plus de 200 articles législatifs ont été réécrits au sein du livre Ier du code de la construction et de l’habitation. Sur ce périmètre, sa taille a été réduite d’un quart. Cette ordonnance s’inscrit dans le prolongement du « permis d’expérimenter » qui vise à faciliter la réalisation des projets de construction et à favoriser l’innovation. Les retours d’expérience du permis d’expérimenter ont nourri la rédaction de cette seconde ordonnance. « Ce texte a fait l’objet d’une préparation conjointe avec les professionnels de la filière réunis autour du gouvernement dans le cadre du conseil supérieur de la construction et de l’efficacité énergétique », précise le gouvernement. Les décrets d’application de cette ordonnance seront pris en 2020 et 2021 et devraient conduire à réécrire les 400 articles compris aujourd’hui dans la partie réglementaire du code de la construction et de l’habitation.
Réalités remporte un appel d’offres à Rennes avec le projet Movies
(©D.R.)
Lauréat de l’appel d’offres portant sur l’aménagement de l’îlot C7, au cœur de la ZAC Atalante ViaSilva, le groupe de développement territorial Réalités a présenté le projet Movies. Composé de 3 bâtiments pour une surface totale de plancher de 16 127 m², ce projet accueillera notamment un studio-écoles, le siège monde d’une société de logiciels pour la distribution de vidéo sur réseaux IP, ainsi qu’une résidence pour étudiants et jeunes actifs de 183 logements. En bordure immédiate du boulevard des Alliés, réaménagé en boulevard urbain, le futur projet se situe au cœur de la technopole Atalante et de la future centralité du projet ViaSilva. Il sera à proximité du terminus de la station Cesson - ViaSilva de la ligne B du métro (mise en service fin 2020) et du parc relais de 800 places comprenant une gare de bus. Movies sera également accessible via la rocade. Les élus de Rennes Métropole et la Ville de Cesson-Sévigné ont ciblé l’accueil de Creative Seeds, école de découverte, formation et création audiovisuelle, ainsi que de La Licorne Rouge, école du son, comme un des éléments-clés du programme. Autre acteur emblématique du projet : Broadpeak, société spécialisée dans la distribution de logiciels pour la distribution de vidéo sur réseaux IP. La résidence étudiante sera quant à elle gérée par Cap Etudes, exploitant national de résidences étudiantes, filiale du pôle de maîtrise d’usage du groupe Réalités depuis janvier 2020. Le projet a été conçu en collaboration par les cabinets d’architectures Herault & Arnod (Paris, concepteurs de la Cité internationale Paul Ricœur livrée à Rennes en 2016) et Tetrarc (Nantes, concepteur du CRR du Blosne en construction à Rennes). Movies proposera des matériaux constructifs avec une forte proportion de bois et d’énergie décarbonée. L’objectif est d’atteindre les niveaux E2C2 sur tous les bâtiments. Les travaux doivent commencer au premier trimestre 2021. L’ensemble des bâtiments doivent être livrés pour la fin du premier semestre 2023.
8 projets français en finale des MIPIM Awards 2020
(©D.R.)
Les finalistes des MIPIM Awards 2020 ont été dévoilés. Les 11 membres du jury ont sélectionné 45 projets de 19 pays pour la dernière manche de la compétition internationale. La France arrive en tête avec huit projets présentés à Cannes, contre cinq pour la Russie, quatre en Belgique et en Chine et trois en Pologne et au Canada. Le centre des congrès Robert Schuman de Metz a ainsi été retenu dans la catégorie « Best cultural & Sport Infrastructure », le Joe& Joe de Paris Gentilly dans celle « Best hotel & tourisme resort », le MIN de Nantes dans celle « Best industrial & logistics development », Grand Central Saint Lazare dans celle « Best office & business development, l’hôtel Lutetia dans celle « Best refurbished building », La Cité Fertile de SNCF Immobilier et Sinny&Okko dans celle « Best urban project », Inventons la Métropole du Grand Paris dans celle « Best futura mega project » et l’ensemble L1ve développé par Gecina dans celle « Best futura project ».
Le gouvernement dévoile les 50 premières villes sélectionnées pour accueillir un service des finances publiques
Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics, et Olivier Dussopt, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Action et des Comptes publics, ont présidé le comité de sélection des collectivités qui accueilleront des services des finances publiques actuellement localisés dans les grandes métropoles. Aux termes de cette réunion, une première liste de 50 collectivités qui présentent toutes les caractéristiques recherchées a été retenue. Un appel à candidatures avait été lancé le 17 octobre 2019 auprès des collectivités locales qui souhaitent accueillir des services de la Direction générale des finances publiques (DGFIP) actuellement situés en Île-de-France et dans les grandes métropoles. 408 collectivités, présentes dans 84 départements, ont répondu à cet appel. Les ministres ont confié l’examen des dossiers à un comité interministériel auquel ont également participé les organisations syndicales. Réuni à trois reprises, ce comité a été chargé d'analyser les dossiers présentés au regard de critères de sélection qu’il a formalisés. Ces critères portaient à la fois sur la situation sociale et économique du territoire, son attractivité, la qualité des solutions immobilières proposées et enfin les conditions d'accueil des agents des finances publiques. Le comité de sélection a également examiné ces candidatures en prenant en compte l'équilibre du territoire et les effectifs de la DGFiP. Aux termes de la dernière réunion du comité. Une première liste de 50 collectivités qui présentent les caractéristiques recherchées pour accueillir des services de la DGFIP a été retenue. D’autres communes seront sélectionnées au printemps 2020 pour une seconde vague de déconcentration. Les opérations de localisation en région commenceront dès 2021. Les services administratifs concernés seront en charge de missions de gestion. La nature exacte des services concernés de la DGFIP, leur dimensionnement, ainsi que le calendrier détaillé des opérations seront précisés dans un second temps en fonction de l’avancée des concertations avec les représentants du personnel. « Cette démarche est une des réponses à la crise de confiance envers l’État de populations éloignées des grandes agglomérations, qui tient notamment à la disparition de certains services publics, précise Gérald Darmanin. Localiser dans les territoires un service actuellement situé dans une grande métropole ne fait que des gagnants. Les communes sélectionnées accueilleront une nouvelle activité. Les agents, sur la base du volontariat, qui peinent à se loger dans les grandes métropoles et font parfois 2h de transport par jour pour se rendre sur leur lieu de travail pourront bénéficier d’une meilleure qualité de vie. Quant à l’administration, elle occupera des locaux moins chers que dans les grandes métropoles. »
Le siège de Chaumet change de propriétaire à Paris 8e
Un investisseur étranger conseillé par Balzac REIM acquiert le siège de Chaumet, Groupe LVMH, situé 79-81 boulevard Haussmann Paris 8e. L’ensemble immobilier, composé de deux bâtiments en pierres de taille, a été modelé par Sogelym Dixence, accompagnée du cabinet d’architecture DTACC. Il est labélisé HQE Excellent et BREEAM Very Good. L’immeuble est loué dans sa totalité à Chaumet pour une durée de douze ans dont neuf ans fermes. L’acquéreur a été conseillé par Balzac REIM, Richard & Sons, l’étude notariale Allez & Associés, le cabinet d’avocats Mayer Brown et CBRE Design & Projects.
Emerige signe 18 commerces en pieds d’immeubles à Paris
Emerige a acquis, auprès d’un investisseur privé, un portefeuille parisien composé de 18 commerces en pieds d’immeubles totalisant environ 2 300 m². La transaction a été réalisée par le département capital markets de Groupe Babylone dans le cadre d’un mandat exclusif de vente
Vincent Ego promu DG de Cogedim
Altarea Cogedim a annoncé la nomination de Vincent Ego au poste de directeur général de Cogedim, sous la responsabilité de Philippe Jossé, président de Cogedim et du pôle logement du groupe. Diplômé d’une maîtrise du droit des affaires (Paris V René Descartes) et de Science Po Paris, Vincent Ego a débuté sa carrière en tant que responsable de programme chez Stim IDF (filiale de promotion immobilière de Bouygues) puis au sein de Bouygues Immobilier (1999) où il est nommé successivement directeur d’agence, directeur des grandes affaires et de la diversification et directeur du développement logements Grand Paris. En 2001, il devient directeur général de la région Méditerranée, puis de la région Méditerranée Côte-d’Azur. En 2007, Vincent EGO prend la direction générale de Bouygues Immobilier Provinces Sud avant d’occuper, en 2012, le poste de directeur général filiales france et participations, membre du comité exécutif. En 2014, il rejoint le groupe Pitch Promotion en tant directeur général logement, membre du comité exécutif. Il était depuis 2015, président des régions Sud de Cogedim. Dans le cadre de son nouveau poste, il sera chargé de « poursuivre le développement de Cogedim, la progression de la satisfaction de ses clients, et la consolidation de la rentabilité ». Il aura également la responsabilité stratégique et opérationnelle de l’ensemble des activités de Cogedim, comprenant le logement en France, et l’immobilier d’entreprise en régions.
La Banque des Territoires réalise son 1 000e engagement en faveur du programme national Action Cœur de Ville
La Banque des Territoires a accordé un prêt de 5,8 M€ sur 20 ans à la SAS Immobilière Charente pour permettre à Angoulême d’acquérir en centre-ville 8 espaces commerciaux, 3 immeubles appartenant à la SEM Territoires Charente et 5 immeubles appartenant à Magelis. Cet engagement constitue le 1 000e engagement de la Banque des Territoires en faveur du Programme national Action Cœur de Ville. A noter que ce dernier a également permis à l’agglomération et à la ville de s’appuyer sur l’expertise et les moyens de la Banque des Territoires afin de proposer de nouvelles solutions et de nouveaux services aux habitants. C’est le cas des nouveaux bus « Möbius », solution de mobilité durable, qui circulent à Angoulême depuis septembre 2019 ou encore des études menées sur des sujets tels que la rénovation énergétique des bâtiments publics ou le réaménagement de la place du Champ de Mars. « Ce prêt au bénéfice du centre-ville d’Angoulême témoigne de l’efficacité du travail que nous menons au quotidien sous l’impulsion des villes pour dynamiser leurs centres, indique Olivier Sichel, directeur de la Banque des Territoires. La ville d’Angoulême en est un très bon exemple : elle a saisi les moyens du Programme Action Cœur de Ville mis à sa disposition pour créer le centre-ville de demain, correspondant à son rang de « capitale de l’image » et de « Ville créative » labellisée par l'Unesco. » Depuis le lancement du Programme Action Cœur de Ville, la Banque des Territoires a mobilisé plus de 320 M€.
L’université Gustave Eiffel officiellement lancée
De gauche à droite : Nicolas Paparoditis, directeur de l'ENSG-Géomatique ; Jean Mairesse, directeur général d'ESIEE Paris ; Hélène Jacquot-Guimbal, présidente par intérim de l'Université Gustave Eiffel ; Amina Sellali, directrice de l'EA&T ; Gilles Roussel, 1er vice-président de l'Université Gustave Eiffel et Franck Jung, directeur de l'EIVP (©Sandrine Diago/Université Gustave Eiffel)
« Six établissements de formation et de recherche, avec des spécialisations reconnues dans les domaines de la ville durable et des transports, allient leurs compétences et savoir-faire pour créer une université de rang international. » C’est en ces termes qu’Hélène Jacquot-Guimbal, présidente de l’Université Gustave Eiffel par interim, a présenté la vision qui anime ce nouvel établissement réunissant l’UPEM (l’université Paris-Est Marne-la-Vallée), l’IFSTTAR (l’institut français des sciences et technologies des transports, de l'aménagement et des réseaux), l’EIVP (école des ingénieurs de la ville de Paris), l’ENSG-Géomatique (l’école nationale des sciences géographiques), l’ESIEE Paris (l'école de l'innovation technologique) et EAVT (l’école d’architecture de la ville et des territoires). Pas moins de 17 000 étudiants, 500 doctorants, 1 200 chercheurs, enseignants-chercheurs et enseignants, accompagnés par 1 300 personnels de support et de soutien sont de fait comptabilisés. Si l’implantation est nationale, au sein de différents campus en régions, le campus universitaire principal se situe à Marne-la-Vallée, dans le Grand Paris. Au-delà des travaux disciplinaires qu’elle continuera à mener, l’Université Gustave Eiffel souhaite répondre a différents défis transversaux : « la ville économe en ressources dans laquelle il faudra concevoir, gérer, développer des espaces et objets urbains sobres en ressources naturelles et en énergie, tout en garantissant la qualité de vie des usagers ; la ville sûre et résiliente dans laquelle le « risque urbain » est compris et géré ; la ville intelligente et connectée dans laquelle la ville numérique est développée comme un levier de performance sociale, environnementale et économique. » Enfin, en se plaçant au rang « d’université européenne à vocation internationale », elle se fixe comme ambition de devenir un établissement internationalement reconnu dans le domaine des villes durables. Pour ancrer cette ambition, l’université compte renforcer et étendre les liens de collaboration qu’elle entretient en Europe et dans le monde, par exemple au travers des laboratoires internationaux associés (LIA) déjà engagés en Europe et au Canada, ou sur le transport avec le DLR (Deutsches Zentrum für Luft- und Raumfahrt).
Les énergies renouvelables, des filières de plus en plus compétitives selon l’ADEME
A l’occasion des Assises de la Transition Energétique, l’ADEME a publié une mise à jour de son étude 2017 sur les « coût des énergies renouvelables en France ». Principal enseignement, l’éolien terrestre et les centrales au sol photovoltaïques sont aujourd’hui des moyens de production d’électricité compétitifs vis-à-vis des moyens conventionnels. Pour les installations mises en service entre 2018 et 2020, les coûts de production pour l’éolien terrestre seront compris entre 50 et 71 €/MWh et 45 et 81 €/MWh pour les centrales au sol photovoltaïques, alors que les coûts de production d’une nouvelle centrale à gaz à cycle combiné sont compris entre 50 et 66 €/MWh. Ainsi, sur la période 2015-2020, les coûts de production de ces deux technologies devraient baisser respectivement de 18 et 40 %. Ces résultats confirment ceux de la publication de la Commission de Régulation de l’Energie de février 2019, qui constate, par exemple, que 30 % des projets de centrales au sol de grande taille ont un coût moyen de 48€/MWh. « Dans ce contexte, les soutiens publics au MWh se réduisent significativement, mais leur rôle assurantiel reste important pour permettre l’accès à des financements à bas coût », précise l’ADEME. Quant à l’éolien en mer posé, si la France ne dispose pas encore de parc en exploitation, le tarif d’achat de 44 €/MWh pour le parc de Dunkerque attribué en 2019 pour une mise en exploitation à horizon 2025 montre que cette technologie devrait dans le futur, être elle aussi compétitive. « À l’horizon 2050, grâce aux progrès technologiques et aux économies d’échelle, les coûts de production des installations EnR devraient encore diminuer et ainsi être compris entre 24 et 54 €/MWh, excepté pour l’éolien en mer flottant (58-71 €/MWh) », assure l’ADEME.
L’alimentation en chaleur des bâtiments collectifs, industriels ou des réseaux de chaleur par les EnR représente un potentiel important d’après l’étude. Dans le collectif, hors subvention, les solutions EnR ayant le plus fort potentiel de développement (biomasse, solaire thermique ou géothermie de surface) sont plus coûteuses que les solutions gaz. La biomasse (51-96 €/MWh), le solaire thermique sur toiture (64-165 €/MWh) et la géothermie de surface (88–140 €/MWh) ont un coût supérieur à ceux d’une chaudière gaz (51-85 €/MWh). La géothermie profonde (15 -55 €/MWh) et la récupération de chaleur sur UIOM (15-29€/MWh) ont, elles, des coûts de production très compétitifs, mais leur potentiel de développement est plus limité et elles nécessitent le développement d’un réseau de chaleur pour être exploitées. Leurs coûts de production ne sont donc pas directement comparables à ceux d’une chaudière gaz en pied d’immeuble. Dans le secteur industriel, les coûts pour récupérer la chaleur fatale (5-36 €/MWh) ou produire de la chaleur à partir de biomasse (26-76 €/MWh) sont aujourd’hui compétitifs par rapport au coût de production d’une chaudière gaz (42-58 €/MWh, ou 51-63 €/MWh avec une évolution de la CCE, pour une puissance supérieure à 500kW). Que ce soit pour alimenter les réseaux de chaleur ou des process industriels, les premières grandes installations solaires thermiques au sol en France affichent des coûts de production pouvant atteindre moins de 40€/MWh dans certains cas, « ce qui permet d’apporter une part d’approvisionnement en énergie renouvelable intéressante à bas coût ». « Toutefois, compte tenu de la faiblesse du prix du gaz, les soutiens publics restent indispensables pour garantir la compétitivité́ des filières EnR tant dans le collectif qu’en milieu industriel », conclut l’ADEME.