JO 2024, labo urbain du Grand Paris
L'organisation de Jeux olympiques est l'occasion pour une ville d'insuffler une nouvelle dynamique dans des territoires grâce à l'installation d'équipements qui n'auraient pas pu décoller sans un tel événement. À Paris, l'heureux élu se nomme Pleyel. Longtemps resté à l’écart de la dynamique de développement tertiaire de la Plaine, ce quartier de Saint-Denis accueillera dès 2023 la plus importante des soixante-huit gares du Grand Paris Express, ainsi que le village olympique, afin de recevoir les 17 000 sportifs attendus.
Pleyel : nouveau carrefour incontournable du Nord parisien
Le pôle de transports Pleyel est un des axes forts du projet d’aménagement. Il se compose de deux éléments : à l'est, l'actuelle gare RER D de Saint-Denis Stade-de-France, par laquelle passera également à terme la ligne H du Transilien. Et à l'ouest, la future gare du Grand Paris Express qui sera desservie par les quatre lignes du futur métro automatique (14, 15,16 et 17). Celles-ci offrant une correspondance rapide vers la ligne 13 et sa station Carrefour-Pleyel. La gare, dont la conception a été confiée à l'architecte Kengo Kuma, accueillera quotidiennement 250 000 voyageurs et sera l'une des gares emblématiques du réseau du Grand Paris Express. Elle accueillera en son sein un lieu culturel innovant qui constituera une vitrine du Territoire de la Culture et de la Création.
Le village olympique, un projet hors normes
Composé de plusieurs secteurs d’aménagement, ce projet urbain ambitieux de 340 000 mètres carrés se basera sur une programmation équilibrée promouvant l’innovation environnementale et énergétique. Ses espaces publics donneront une large part aux mobilités douces et à la prise en compte de la biodiversité urbaine avec la création de parcs et de squares, le verdissement des rues, des toitures végétalisées… Conjuguant intensité urbaine et qualité du cadre de vie, une place toute particulière sera également allouée aux activités liées au Territoire de la Culture et de la Création qu'incarne Plaine Commune au sein du Grand Paris. Avec 40 % de logements sociaux, des commerces de proximité, des équipements culturels, sportifs et de loisirs, ainsi qu’une grande place dédiée aux déplacements doux, il disposera de toutes les fonctions permettant d’offrir un cadre agréable. Multimodal, ce quartier aura pour objectif de créer un lien entre la future gare et le quartier des bords de Seine.
Un laboratoire de la ville de 2050
Après l’événement, le site sera reconverti afin de devenir un nouveau quartier de ville et offrira, dans sa configuration finale, 2 200 logements familiaux, 900 logements spécifiques, mais également des bureaux, des locaux d’activités, des commerces et des équipements publics. Le lieu sera donc un laboratoire de premier choix pour appliquer les réflexions actuellement menées sur la réversibilité des bâtiments, ces derniers étant à reconvertir après les Jeux en logements et bureaux. Les discussions avancent actuellement entre le maître d'ouvrage Solideo (Société de livraison des ouvrages olympiques) et les promoteurs afin d'établir un cahier des charges optimal et d'avoir à opérer le moins de transformations possibles au niveau des espaces sanitaires et cuisines. Des études sont également menées en matière d'acoustique et de sécurité incendie pour la transformation des ouvrages en bureaux. De même, la dimension paralympique sera également l'occasion de mener une réflexion approfondie sur l'accessibilité des bâtiments. Plus qu'un simple quartier, le village olympique parisien représente pour la fabrique de la ville française une opportunité unique de mettre en œuvre les réflexions sur ce que seront la ville et ses usages à l'horizon 2050, tout en ne reproduisant les erreurs commises lors des précédentes olympiades. Le top départ du chantier du village olympique a été donné ce 4 novembre.