La recette de Covivio pour continuer à croître
7,9 Mds€. C’est le niveau de l’ANR Triple Net de Covivio au 30 juin 2019, soit 90,2 € par action. Cet indicateur clé de la performance des foncières est en recul de 1,6 % sur six mois mais en progression de 3,1 % sur un an. "Nous avons distribué la totalité du dividende à nos actionnaires au premier semestre, ce qui explique en grande partie le recul sur six mois, précise Tugdual Millet, directeur financier de la SIIC. De plus, nous intégrons en valeur de marché nos instruments financiers et notre dette dans l’ANR Triple Net, ce qui engendre un impact de 2,4 euros par action du fait de la forte baisse des taux longs intervenus au cours du semestre." Dans ces conditions, Covivio met en avant la croissance de 2,8 % de l’EPRA Earnings par action à 2,63 € pour illustrer ces performances du premier semestre 2019. "Ce résultat s’explique notamment par la croissance de nos revenus, aussi bien en volume qu’à périmètre constant, détaille Tugdual Millet. Ils ont augmenté à périmètre constant de 3,9 % en bureaux France, de 1,4 % en Italie, de 4,4 % dans le résidentiel allemand et de 2 % dans l’hôtellerie. La fusion avec Beni Stabili a également eu un impact positif. A contrario, la réduction de notre endettement a atténué les effets de la croissance des loyers sur notre EPRA Earnings."
Le niveau de LTV est en effet passé de 42 % à 39,2 % en six mois grâce à l’opération de paiement du dividende en actions (qui a permis d’augmenter le capital de 315,9 M€) et aux 732 M€ de cessions sécurisées à fin juin. Dans le même laps de temps, le pipeline de développement engagé a bondi de 30 % pour atteindre 2,1 Md€ (1,7 Md€ en part du groupe) via l’engagement de 100 000 m² de nouveaux projets tels que So Pop à Saint-Ouen, Alis à Levallois-Perret ou Symbiosis D et Vitae (concours Reinventing Cities) à Milan. De quoi aborder les prochains mois avec optimisme.
"Nos résultats du premier semestre nous permettent de confirmer notre objectif de croissance de l’EPRA Earnings 2019 par action supérieure à 3 %", se félicite le directeur financier. Et d’ajouter à propos des perspectives pour le deuxième semestre : "Nous allons continuer à rechercher des opportunités d’investissement. Nous avons un certain nombre de projets à l’étude, notamment dans l’hôtellerie à l’image du rachat annoncé le 1er juillet d’une participation de 32 % dans un portefeuille de 32 établissements Accor en France en en Belgique pour 176 M€ droit inclus. En parallèle, nous ambitionnons d’augmenter encore davantage le niveau de pré-commercialisation de notre pipeline. Ce dernier atteint 51 % à fin juin dans le tertiaire engagé, notamment avec la location de 16 000 m² à NTT Data pour 12,4 ans fermes dans le projet The Sign à Milan. Nous avons d’ores et déjà des discussions sur nos projets à Paris, Lyon, Milan et Berlin."
Un nuage plane justement sur la capitale allemande avec le projet de gel des loyers des logements existants pendant cinq ans. Ce dernier sera proposé au vote courant octobre. "L’activité résidentielle à Berlin représente 8,8 % de nos revenus, analyse Tugdual Millet. Si cette proposition venait à être mise en application, la croissance de nos loyers seraient probablement impacté. Mais il est difficile aujourd’hui de savoir dans quelle mesure car les contours du projet ne sont pas clairs et les incertitudes juridiques sont importantes. Toutefois, concernant les valeurs de nos actifs nous sommes sereins car la valorisation en bloc à 2 745 €/m² à fin juin est très inférieure à la valeur à l’unité et nous avons arrêté d’investir dans des actifs existants depuis un an pour nous concentrer sur des développements qui ne seraient pas concernés par cette potentielle nouvelle réglementation." Alles ist gut für Covivio !