La métamorphose des sociétés immobilières cotées
« Les SIIC ont su s’adapter aux disruptions qui impactent leur activité, les intégrer et même parfois les anticiper ». C’est l’un des principaux enseignements tirés par Maryse Aulagnon, la présidente de la Fédération des sociétés immobilières et foncières (FSIF), suite à la présentation jeudi 20 juin de l’étude « les sociétés immobilières cotées, partenaires des villes » réalisée par PwC. Cette dernière met en lumière l’évolution du modèle des SIIC pour répondre aux nouveaux besoins créés par l’allongement de la durée de la vie, la croissance démographique, la réduction de la taille moyenne des foyers, l’urbanisation-métropolisation, les nouveaux modes de consommation, les enjeux environnementaux et les nouveaux modes de travail. « Nous avons identifié trois grandes tendances qui structurent le rôle des sociétés immobilières cotées, révèle Geoffroy Schmitt, associé du pôle immobilier de PwC France. Elles intègrent des programmes mixtes et diversifiés, se mettent au service des utilisateurs et s’engagent sur le long terme. » Résultat, les SIIC interviennent sur l’ensemble de la chaîne de valeur via les métiers d’investisseur, de développeur, de constructeurs en MOA, d’exploitants et gestionnaires, et ceux liés aux activités de rénovation. En parallèle, elles intègrent de manière proactive les enjeux de développement durable dans les constructions actuelles.
L’étude donne également une multitude d’exemples illustrant ces grandes tendances. Pour souligner l’intégration des programmes mixtes et diversifiés, elle met en avant la transformation de l’ilôt Gaité-Montparnasse par Unibail-Rodamco-Westfield en morceau de ville, la rénovation de la gare Paris-Montparnasse par Altarea-Cogedim afin d’en faire un lieu de vie, et la réalisation de la polyclinique Reims-Bezannes par Icade pour les apports du projet dans le développement du réseau de transport local, l’association avec les parties prenantes, l’impact sur l’emploi local et la promotion de l’innovation environnementale et technologique. Concernant la prise en compte des nouvelles attentes de l’utilisateur, qu’il soit professionnel, habitant, consommateur ou citadin, PwC mentionne le projet Silex² de Covivio à Lyon avec sa multitude de services mais aussi, de manière globale, les évolutions dans les centres commerciaux avec l’augmentation des mètres carrés dédiés aux nouveaux produits et services, l’extension des horaires d’ouverture, l’intégration du digital par les marques, la meilleure connexion au réseau de transports urbains et la prise en compte des enjeux environnementaux.
Sur la question de l’engagement à long terme, l’étude met à l’honneur le projet du Prado de Klépierre à Marseille pour sa triple certification et sa dimension réversible tandis que le programme résidentiel de Gecina à Ville d’Avray est cité en exemple pour le processus de concertation avec les riverains et la place accordée à la construction en bois. Enfin, elle fait un focus sur la contribution des SIIC à l’atteinte des objectifs français en matière d’économie circulaire avec les cas de L1ve Paris, réhabilitation par Gecina du siège historique de Peugeot avenue de la Grande Armée à Paris qui remet en valeur la structure existante, et Initial Prado d’Icade à Marseille qui comporte un volet recyclage des matières premières dans la transformation de l’immeuble de bureaux en logements.
« La ville de demain sera plus dense, plus inclusive, plus saine, plus hybride, très connectée, plan animée, plus flexible et plus décarbonnée », conclut Geoffroy Schmitt. Avec 20 millions de m² sous gestion en France dont 40 % dans les métropoles régionales et un volume d’investissement prévu de 13,5 milliards d’euros entre 2019 et 2022 en France, les sociétés immobilières cotées continueront à être au cœur de la conception de cette ville de demain.