Etixia, foncière du groupe Kiabi, a pris le parti depuis quelques années de donner une nouvelle vie aux zones commerciales historiques de périphérie. David Tarsot, le directeur général, nous explique comment et dévoile ses ambitions.

Décideurs. Qui êtes-vous ?

David Tarsot. Après avoir travaillé pendant quinze ans dans le secteur du commerce, j’ai intégré la direction financière d’Etixia il y a cinq ans et suis devenu directeur général de cette foncière en août 2016.

Pouvez-vous nous présenter Etixia ?

Nous sommes une foncière d’immobilier commercial, créée en 2014 par l’enseigne Kiabi. Elle développe et gère des lieux de commerce. Nous employons une trentaine de collaborateurs, travaillons avec 83 enseignes, des grandes marques aux indépendants et créateurs d’entreprises, et générons 40 millions d’euros de loyers chaque année. Nous avons actuellement une centaine de sites en France, en Espagne et en Italie dans notre patrimoine. Ils sont valorisés à 650 millions d’euros. Etixia s’est spécialisée dans le ré-enchantement des zones commerciales historiques de périphérie.

Comment redynamisez-vous ces sites ?

Les zones de périphéries ont déjà pour certaines près de 40 ans. La société et les modes de consommation ont évolué et il faut les adapter aux nouveaux enjeux : Nous les ré-enchantons sur elles-mêmes, en faisant parfois évoluer leurs fonctions, aujourd’hui 100 % commerces. Nous les redynamisons en suivant trois axes de travail. Le premier concerne leur praticité, une des raisons de leurs succès originels. Il faut par exemple les adapter à toutes les formes de mobilité, en travaillant notamment en partenariat avec les collectivités locales. En parallèle, nous restructurons la partie immobilière en la modernisant, en mutualisant les équipements et en travaillant la dimension environnementale. Nous cherchons à intégrer la réversibilité dans nos projets afin de les inscrire dans une logique long terme. Enfin, nous intégrons de la mixité dans ces programmes en construisant des logements, des bureaux, des loisirs, des services… Ces nouveaux usages contribuent également à rendre ces zones commerciales plus pérennes. Notre démarche globale est réalisée en co-construction avec l’écosystème local, c’est-à-dire les enseignes, les citoyens, les collectivités, les salariés, les autres propriétaires… Au-delà de la redynamisation immobilière, nous imaginons ainsi avec toutes les parties prenantes une nouvelle expérience d’usage, pour en faire des lieux de vie, futurs quartiers durables de la Ville

Comment financez-vous ces opérations ?

Nous investissons entre 30 et 40 millions d’euros par an en moyenne. Nous engageons des fonds propres et complétons avec de la dette levée auprès de partenaires bancaires.

Quels sont vos objectifs à moyen terme ?

Nous redynamisons actuellement une quinzaine de zones commerciales. Nous souhaitons à terme avoir un rythme croisière d’une vingtaine de projets conduits concomitamment sur des sites où nous avons déjà des actifs, et d’autres à potentiels sur lesquels nous pourrons investir. En prenant en compte les arbitrages de nos actifs non stratégiques, notre patrimoine pourrait être valorisé à 900 millions d’euros d’ici cinq ans. 

Propos recueillis par François Perrigault (@fperrigault)

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