G. Franc et Y. Daoudlarian : "Le groupe Franc Architectures a élargi son champ d’intervention"
Décideurs. Quelle est la genèse du groupe Franc Architectures ?
Gabriel Franc. Alors qu’il était encore architecte étudiant aux Beaux-Arts, mon père Gérard Franc a décidé il y a quarante ans de s’installer dans des locaux au 7 rue Bayard. Ces espaces ont été réhabilités, agrandis et sont devenus le siège de l’Agence Franc. Pendant les quatre décennies suivantes, cette structure s’est développée à Paris et en Normandie via la construction, la réhabilitation et l’architecture intérieure dans des secteurs d’activités divers et variés tels les centres commerciaux, les gendarmeries, l’industrie, les établissements d’enseignement… Suite au décès de mon père en 2011, j’ai décidé de prendre sa suite bien que je n’étais pas architecte de formation. Pour moi, l’histoire de l’agence n’était pas achevée. Je me suis associé avec Yann Daoudlarian et, au cours des dernières années, nous avons pris la mesure des projets, des territoires, des hommes, de nos clients… Nous avons eu du succès dans notre entreprise en remportant plusieurs prix et en travaillant avec de nouveaux clients. Pour remporter de nouveaux projets significatifs et répondre à tous les besoins des maîtres d’ouvrage, nous devions évoluer. Nous avons donc décidé de croître. Notre choix a été de reprendre des agences d’architecture en régions pour renforcer notre ancrage territorial : Jean Amoyal au Havre, Archiconcept à Bordeaux et Polyform à Caen. En parallèle, nous avons créé le Studio Franc pour faire de la production visuelle et une agence de design baptisée DAD. Nous pouvons gérer en interne un projet de son esquisse à sa livraison avec cette nouvelle organisation. Nous allons maintenant harmoniser les pratiques et finaliser l’intégration des équipes pour libérer les synergies. Grâce à l’agence Jean Amoyal qui a une spécialité reconnue dans le résidentiel, à Polyform qui conduit des projets de réhabilitation et Archiconcept qui a une approche globale, nous avons élargi notre champ d’intervention architecturale et pouvons accéder à des projets de tailles plus importantes. Nous visons des marchés publics et privés représentant 30 à 40 millions d’euros de travaux avec une dominante tertiaire et équipements publics.
Quelle est votre vision architecturale ?
Yann Daoudlarian. Quand nous rencontrons un client, nous ne lui demandons pas de s’adapter à un produit. Au contraire. En tant que société de services, nous cherchons à comprendre sa sensibilité, son fonctionnement, sa culture d’entreprise, son cahier des charges, ses salariés… En intégrant tous ces aspects à notre projet, nous imaginons un bâtiment dans lequel les collaborateurs se sentent bien. Nous pouvons, en fonction de ces paramètres, faire acte d’architecture.
Quid des équipes ?
Yann Daoudlarian. La création du groupe Franc Architectures est avant tout une aventure humaine. Nous sommes passés de 30 collaborateurs à 80 et chacun doit prendre du plaisir dans son travail. Les talents doivent avoir envie de rejoindre notre groupe, quel que soit leur profil. De plus, le partage des compétences est primordial dans la culture du groupe et nous n’abandonnons jamais un salarié dans la difficulté. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si beaucoup de collaborateurs sont fidèles depuis des années à notre agence.
Quelles sont vos ambitions ?
Gabriel Franc. Une fois l’intégration des équipes et la mise en place des outils achevés, nous comptons poursuivre notre développement en ciblant une ou deux agences d’architecture dans la partie Est de la France, ainsi que des bureaux d’études tout corp d’état et d’autres environnementaux. A horizon deux ans, le groupe Franc Architectures devrait compter entre 120 et 140 collaborateurs et réaliser un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros. A moyen terme, nous voulons faire partie des dix premières agences françaises d’architecture.
Propos recueillis par François Perrigault (@fperrigault)