P. Van de Maele : "Les quartiers du campus urbain aménagés par l’EPA Paris-Saclay prennent vie "
Décideurs. Où en est le développement de Paris-Saclay ?
Philippe Van de Maele. Sur le plan académique, la publication de l’ordonnance sur les expérimentations pour les regroupements d'enseignement supérieur et de recherche promulguée fin 2018 permet désormais à l’Université Paris-Saclay et à l’Institut polytechnique de Paris de prévoir sereinement leur décret de création qui devrait intervenir d’ici 2020. Une ambition qui se traduit également par l’avancée des opérations liées à l’immobilier universitaire. À ce jour, l’ensemble des programmes initiés par le Plan Campus sont livrés ou en chantier. Après l’ouverture de CentraleSupélec et de l’ENSAE ParisTech en 2017, l’École normale supérieure Paris-Saclay et l’Institut Mines-Télécom feront leur prochaine rentrée à Paris-Saclay. Ils seront rejoints par AgroParisTech en 2021 et par le pôle Biologie-Pharmacie-Chimie de l’Université Paris-Sud en 2022. Aussi, la desserte du territoire par le biais de la ligne 18 se concrétise avec la récente signature d’une convention foncière avec la Société du Grand Paris, faisant entrer le projet de ligne dans une phase concrète et irréversible. En 2020, les marchés de génie civil pour la partie en aérien seront notifiés. Le plateau de Saclay sera relié à Massy-Palaiseau en 2026, à Orly en 2027 puis jusqu’à Versailles-Chantiers en 2030. Parallèlement se poursuit la montée en puissance collective du cluster et le renforcement de son environnement. Paris-Saclay Spring, le grand événement du territoire, illustre les efforts de tous pour soutenir l’innovation, l’entrepreneuriat et mobiliser les forces économiques du cluster.
Quels sont les prochains développements à venir ?
Les quartiers du Campus urbain aménagés par l’EPA Paris-Saclay prennent vie. Cela se concrétise par la livraison successive d’ici l’automne 2019 d’équipements publics majeurs, du premier programme de logements familiaux et par l’arrivée des premiers commerces, à Gif-sur-Yvette et Palaiseau. De nouvelles zones de projet entament leur développement comme le quartier de Corbeville, situé à Orsay entre les quartiers de Moulon et de l’École polytechnique sur le Campus urbain. Il prévoit d’accueillir une programmation comprenant des logements, des équipements associés et un hôpital, des services et commerces, des activités économiques et d’enseignement supérieur. Dans les Yvelines, les travaux préparatoires de Satory-Ouest à Versailles débuteront cette année, à la suite de la création de la ZAC intervenue en tout début d’année. À terme, ce quartier sera un des éléments structurants du cluster Paris-Saclay, constituant un pôle urbain mixte autour d’acteurs de l’innovation sur les mobilités du futur (IFSSTAR, Institut Vedecom) et de l’industrie de La Défense.
Quelles sont vos ambitions à moyen terme ?
La présence de la zone de protection naturelle, agricole et forestière nous impose de faire de Paris-Saclay un laboratoire de la ville du futur. En matière énergétique, le réseau de chaleur et de froid, largement alimenté par la géothermie que nous inaugurons l’été prochain, permettra de diviser par deux les émissions de CO2 à l’horizon 2021. Associé à un smart grid, il formera le réseau multi-énergies intelligent de Paris-Saclay, une première mondiale à cette échelle. Nous œuvrons également pour le développement de mobilités innovantes : nous déployons actuellement une solution de stationnement intelligent et un réseau de bornes de recharge pour véhicules électriques sur le Campus urbain. Des initiatives qui s’inscrivent dans la démarche MoveInSaclay.
Propos recueillis par François Perrigault (@fperrigault)
Cette interview est extraite du hors-série contenant les entretiens réalisés par Décideurs lors du Mipim 2019.