La Solideo vient de dévoiler le nom des candidats admis à remettre une offre pour les secteurs D (Groupement CDC, CDC Habitat, Icade Promotion / Groupement Gecina, BNP Paribas Real Estate / Groupement Linkcity, SCI Colisée Résidentiel (Axa REIM), Bouygues Immobilier) et E (Groupement Gecina, BNP Paribas Real Estate / Groupement Linkcity, SCI Colisée Résidentiel (Axa REIM), Bouygues Immobilier / Groupement Nexity SA, Eiffage Immobilier IDF) de la ZAC "Village Olympique et paralympique". Son directeur général exécutif, Nicolas Ferrand, nous rappelle les critères de sélection et partage sa vision immobilière.

Décideurs. Vous venez de dévoiler l'identité des candidats admis à remettre une offre pour les secteurs D et E de la ZAC "Village olympique et paralympique". Quels sont les critères de sélection ? 

Nicolas Ferrand. La capacité à faire constitue le premier critère. Tous les ouvrages doivent être livrés le 1er janvier 2024 pour que le comité d’organisation Paris 2024 en prenne possession et apporte sa touche afin de proposer une expérience parfaite aux athlètes en juillet. La question de l’héritage est également cruciale. Nous avons donc inversé la logique en commençant par imaginer ce que sera le village olympique et paralympique en 2025 avant de penser à 2024. Dans ce cadre, nous voulons mettre en valeur le savoir-faire français dans la fabrique de la ville du XXIe siècle. Nous avons des leaders internationaux dans tous les domaines, de la construction à la gestion des déchets, et le village des athlètes doit être une vitrine pour leur permettre de gagner des parts de marché à l’international. La sélection des groupements lauréats tiendra compte de cette logique.

Quelle vision immobilière portez-vous pour les Jeux olympiques et paralympiques ? 

Nous avons choisi de faire intervenir les groupements sur une taille intermédiaire entre le bâtiment et la ville en soumettant à la consultation trois lots d’environ 50 000 mètres carrés chacun. A cette échelle, des synergies peuvent être créées entre chaque immeuble pour optimiser la gestion urbaine. Le dimensionnement choisi permet également d’adresser des investisseurs institutionnels avec un nombre de logements conséquent dans chaque lot. C’est fondamental car nous nous inscrivons dans une logique de long terme qui va au-delà de 2030 et nous cherchons des acteurs partageant cette approche. Pour les séduire, nous avons imaginé un dispositif de location du village olympique et paralympique pendant les Jeux avec des valeurs générant un taux de rendement de 4,4 %. Nous avons également mis en place un permis à double détente, c’est-à-dire valable à la fois pour la construction olympique et la reconversion qui suivra. Les ensembles transformés auront le statut de logements neufs. Et le village olympique et paralympique s’inscrit dans une opération d’intérêt national, garantissant ainsi une livraison des projets à temps. Dernier élément de notre vision immobilière, le village olympique et paralympique doit répondre aux attentes environnementales et sociales de demain. Le cahier des charges se base ainsi sur 2003, année de la fameuse canicule, comme référence pour le climat et traite les questions d’empreinte carbone, de biodiversité, d’approche circulaire, de vieillissement de la population…

Quelles sont les prochaines échéances de la Solideo ?

Nous annoncerons les noms des groupements lauréats des trois lots du village olympique et paralympique en novembre. En parallèle, nous lancerons en septembre la consultation pour la réalisation du Cluster des médias. Les premiers travaux devront démarrer au premier trimestre 2021. Nous suivrons ensuite les chantiers au quotidien jusqu’à la livraison qui doit intervenir au plus tard le 1er janvier 2024.

Propos recueillis par François Perrigault (@fperrigault)

Cette interview est extraite du hors-série contenant les entretiens réalisés par Décideurs lors du Mipim 2019

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