Union Investment vient d’acquérir l’immeuble situé au 40 rue du Louvre à Paris 1er auprès d'Oreima. L’occasion de faire le point sur la stratégie de l’acteur allemand dans l’Hexagone avec Tania Bontemps, présidente d’Union Investment Real Estate France.

Décideurs. Pourquoi avez-vous acquis le 40 rue du Louvre ?

Tania Bontemps. Cette opération répond à notre logique historique d’investissement dans des actifs core. Le 40 rue du Louvre bénéficie d’une adresse de prestige, constitue un actif haut de gamme et a été sécurisé dans le cadre d’un bail long terme avec l’opérateur de coworking Spaces. Au-delà de ces qualités intrinsèques, nous avons également misé sur le quartier. La rénovation du centre commercial des Halles, la transformation urbaine de Châtelet, l’ouverture prochaine de la Fondation Pinault dans la Bourse de commerce ou encore le repositionnement à venir de la Poste du Louvre par l’architecte Dominique Perrault vont accroitre l’attractivité du secteur et en faire une extension naturelle du quartier des affaires.

Quelles sont les grandes lignes de votre stratégie d’investissement en France ?

Nous continuons à privilégier les immeubles de bureaux à Paris et dans les grandes métropoles régionales. Nous restons en veille sur le high street retail, notamment si cette typologie est intégrée au sein d’un produit mixte. Nous ambitionnons de repasser à l’acquisition sur le segment hôtelier en nous concentrant sur la catégorie business hôtels qui se situent dans le centre-ville et qui offrent un rapport qualité-prix exceptionnel. Le résidentiel nous intéresse également : nous avons notamment participé à la consultation lancée par la SNCF sur le portefeuille Vesta l’année dernière. Nous nous concentrons sur des dossiers stratégiques pour atteindre une taille critique immédiatement, condition sine qua non de la performance dans le secteur du logement. Enfin, nous commençons à étudier les résidences étudiantes et seniors pour diversifier notre portefeuille existant.

Sur quels profils de risque vous positionnez-vous ?

Nous ciblons des actifs core/core +. Nous achetons depuis quelques années des immeubles qui permettent de créer de la valeur. Nous aimons beaucoup les Vefa à l’image du projet « Grand Central – Saint-Lazare » signé en 2017 et qui a été pré-loué très rapidement à hauteur de 80%. De plus, nos équipes françaises ont fait leurs preuves en termes de commercialisation avec un taux d’occupation de notre portefeuille de 98 %, ce qui nous donne toute légitimité pour prendre des risques locatifs. Nos fonds dédiés aux particuliers sont en capacité de se positionner sur des dossiers unitaires de 500 millions d’euros sans effet de levier tandis que les véhicules institutionnels regardent des sujets à partir de 30 millions d’euros avec recours à la dette. Les grands fonds immobiliers ouverts servent une performance moyenne de 2,5 % à ses porteurs.

Quelles sont vos ambitions en France ?

La France est clairement revenue dans le radar de nos actionnaires depuis l’élection d’Emmanuel Macron, d’autant que nous avons déjà un parc immobilier de plus de 5 milliards d’euros aux États-Unis et avons adopté une position prudente au Royaume-Uni, en attendant la levée des incertitudes générées par le Brexit. Néanmoins, le marché hexagonal est très compétitif. Nous devrions conserver un portefeuille de 3 milliards d’euros en France dans les mois à venir à travers une vingtaine d’actifs, sachant que nous arbitrons actuellement un immeuble de bureaux à Bois-Colombes et une galerie commerciale à Pessac. Ce volume est en adéquation avec la taille de notre équipe locale.

Propos recueillis par François Perrigault (@fperrigault)

Cette interview est extraite du magazine Décideurs de mai 2019

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