Logement neuf : la filière réclame un choc d'offre
A l'occasion de la publication des chiffres du quatrième trimestre 2018, la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) a dressé un bilan inquiétant de l'année pour la promotion immobilière. Comme le laissaient deviner les multiples alertes tout au long de l'année, la vente de logements neufs a baissé de 10,5 % (à 150 783) en 2018, avec une forte accélération en fin d’année. Les mises en vente sont quant à elles en nette baisse (-11,1 % sur un an), le quatrième trimestre 2018 étant à ce titre le plus faible quatrième trimestre depuis 2014.
Les acquéreurs toujours dynamiques, moins les investisseurs
Si les primo-acquéreurs conservent une dynamique stable, gardant le même "niveau élevé" qu'en 2017 et progressant même dans les zones tendues comme l'Île-de-France (+ 16 %). Mais c'est surtout du côté de la vente aux investisseurs que la FPI s'inquiète. En effet, celle-ci a affiché un repli de 13,2 % cette année, après un excellent exercice 2017. Les ventes en bloc ont particulièrement souffert avec un recul de 22,4 %.
Pénurie d'offre
Pour expliquer ces chiffres, la FPI pointe une offre insuffisante, le stock de logements disponibles ayant de nouveau diminué cette année, passant même sous la barre symboliques des 100 000 logements, soit un peu plus de dix mois de commercialisation. Le point d'équilibre du marché est généralement estimé à douze mois. Pour expliquer cette pénurie, la FPI met en cause un foncier devenu trop cher ainsi que la hausse des coûts de construction. Alexandra François-Cuxac, présidente de la FPI, appelle donc de ses voeux à "des réponses structurelles sur l'offre, pour restaurer une capacité à produire devenue insuffisante".
L'exécutif interpellé
Considérant les chiffres de 2018 comme "une alerte plutôt qu'une alarme" mais se disant "préoccupée" par 2019 et 2020, la présidente de la FPI a pointé trois axes sur lesquels il faudrait agir au plus vite : "cesser d'effrayer les ménages en mettant à terme à la cacophonie qui règne actuellement sur la question de la fiscalité, soutenir financièrement les maires bâtisseurs qui ont entre leurs mains la clé du choc d'offre, et enfin s'occuper sérieusement de la question des coûts de construction".
Boris Beltran