Après une année 2017 exceptionnelle, d'aucuns s'interrogeaient sur un atterrissage des investissements sur le marché immobilier français pour 2018. Il n'en est rien, avec un premier semestre record. Pour les investisseurs, la recette reste la même.

En 2018, les grandes transactions ont plus que jamais la cote sur le marché de l'immobilier français ! Au premier semestre 2018, selon les chiffres donnés par Knight Frank, ce sont près de 10,7 milliards d'euros qui ont été investis sur le marché immobilier hexagonal au premier semestre 2018 (en détail : 4 milliards au premier trimestre et 6,7 milliards au deuxième). 2018 se permet même de partir sur des bases encore plus impressionnantes que 2017, avec une progression de 34 % sur la même période, le niveau étant même 54 % au dessus de la moyenne décennale. Les acteurs français ont trusté 55 % des montants investis sur la période, contre 59 % au premier semestre 2017. Les Allemands confirment quant à eux leur retour, caracolant en tête du classement des investisseurs étrangers, avec 13 % des volumes investis en France.

Mainmise des grosses transactions

Plus encore qu'en 2017, les grandes transactions, celles supérieures à 100 millions d'euros, dominent le marché, alors même que le nombre total d'opérations a baissé de 15 %. En effet, ces dernières, au nombre de 32, ont représenté 6,9 milliards d'euros sur le semestre, soit 62 % du total investi sur le territoire. Au premier semestre 2017, on ne dénombrait que que 21 deals de cette ampleur.

Bureau et Paris, la combinaison gagnante

Classe d'actifs favorite des investisseurs, le bureau a concerné 25 des 27 transactions supérieures à 100 millions réalisées en Île-de-France, région favorite des investisseurs. Au total, 8,1 milliards d'euros ont été investis dans le bureau en France, soit 76 % des montants engagés, en hausse de 38 %. La situation est plus morne sur les marchés régionaux, avec 800 millions d'euros investis entre janvier et juillet, en baisse de 27 % par rapport à 2017. Concernant les autres classes d'actifs, le commerce a représenté 15 % des montants investis, soit 1,6 milliard d'euros (en hausse de 23 %), boosté par la transaction du 114 Champs Elysées, futur flagship Apple, pour plus de 600 millions d'euros. L'immobilier industriel est lui aussi en hausse de 20 %, avec près d'un milliard d'euros investi.

Les taux de rendement au plus bas

La demande toujours plus importante pour les actifs core contribue à maintenir les taux de rendement prime à des niveaux proches des minimums historiques, peinant à dépasser les 3 % dans le QCA parisien, sans perspective de remontée avant au moins 2019. Cela ne semble toutefois pas décourager les investisseurs, persuadés de la solidité du marché français. Un sentiment résumé par Nils Vinck, directeur du département investissement chez Cushman & Wakefield : « Qu’ils soient allemands, nord-américains ou asiatiques, les investisseurs étrangers perçoivent tout le potentiel qu’offre le marché français, et surtout celui du bureau en Île-de-France. Les bons résultats du marché locatif, les anticipations à la hausse des loyers prime, et les perspectives de création de valeur induites à plus long terme par les grands projets urbains sont autant d’atouts à considérer. Ces capitaux étrangers viennent s’ajouter à une demande d’investisseurs nationaux, bien décidés à capitaliser sur leur connaissance locale. »

Boris Beltran

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