La Saur : premier rachat du suédois EQT en France
Le conseil de surveillance de la Saur a tranché en faveur du plus français des fonds étrangers ayant soumis leur offre finale pour reprendre le numéro trois de la gestion de l’eau : c’est le suédois EQT qui remporte la mise pour un prix de 1,5 milliard d’euros. Le fonds scandinave de la très influente dynastie Wallenberg a éclipsé les offres concurrentes, que cela soit en provenance des États-Unis (KKR, I Squared) ou même de France (Meridiam aidé du canadien CDPQ). Le choix ne s’est pas fait sur la seule base financière puisque les investisseurs proposaient tous une valorisation semblable. Mais pour son premier rachat en France, EQT a souhaité rassurer tout son monde : ouverture d’un bureau dans l’hexagone, intéressement des salariés, conclusion d’un partenariat avec le financier tricolore SMABTP, maintien d’un niveau de dette raisonnable… Ce dernier point est central tant la Saur a rencontré des difficultés ces dernières années. Propriété de PAI Partners entre 2005 et 2007, le groupe avait ensuite été pénalisé par un endettement massif dans le cadre d’un nouveau LBO emmené par un consortium composé du FSI, de Séché Environnement, d’Axa PE, et de Cube. À l’issue d’un debt-to-equity swap, ses créanciers, dont BNP Paribas et Groupe BPCE, en avaient même pris le contrôle afin de lui faire éviter la faillite. Aujourd’hui, les banques peuvent repasser le flambeau aux acteurs traditionnels du capital-investissement. Si le spécialiste de l’eau est encore loin de ses folles années – il compte près de 8 000 collaborateurs contre 14 000 en 2005 – sa santé financière est au beau fixe. L’entreprise dirigée par Louis-Roch Burgard affiche 1,3 milliard d’euros de revenus annuels (2017) et son endettement est de 700 millions d’euros (cinq fois l’Ebitda). EQT a l’ambition d’en faire le leader de l’Europe du Sud-Ouest.
Conseils EQT : financier : Rothschild ; juridique : Clifford Chance
FS