Assises de la mobilité : l'heure du bilan a sonné
Dix ans pour remettre à niveau le réseau routier de la France : c'est l'objectif que s'est fixé le gouvernement dans le cadre des assises de la mobilité qui se sont achevées le 13 décembre dernier. Le financement de ce plan de désenclavement pourrait passer par une possible contribution des poids lourds en transit en France - mais qui ne serait pas l'écotaxe - sous réserve d'acceptation des entreprises de transport. Des autorités organisatrices de la mobilité devraient également être déployées sur l'ensemble du territoire et non plus circonscrites aux grandes villes, comme c'est le cas aujourd'hui. Quant au TGV, la ministre des Transports Elisabeth Borne a rappelé la nécessité de d'enclencher une « véritable stratégie du ferroviaire ». Si, pour l'heure, aucune desserte pour les villes moyennes ne devrait être supprimée, il s'agit, pour SNCF Réseau de se préparer à l'ouverture du marché à la concurrence afin d'épancher la dette abyssale que la filiale a accumulée (50 milliards d'euros en 2018). Un projet de loi d’orientation sur les mobilités sera, dans ce sens, présenté en février 2018 et qui décidera ou non du relancement de grands chantiers tels que la ligne à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse après la pause annoncée en juillet dernier par le président Emmanuel Macron. Ces réflexions sont les résultats croisées d'une cinquantaine d'ateliers organisés pendant deux mois et demi dans toute la France et d'une consultation en ligne qui a recueilli plus de 20 000 avis. La ministre a déclaré vouloir établir « une stratégie et une programmation soutenables des actions à mener dans la prochaine décennie » et, pour l'y aider, a nommé un Conseil d'orientation des infrastructures (COI) composé de parlementaires, d'élus locaux et d'experts, qui doit réactualiser le travail fait en 2013 par Philippe Duron, l'actuel président de l'Agence de financement des infrastructures de transport de France (Afitf).
Charlotte Danjou