Politique de la ville : un discours en faveur des quartiers populaires
C'est à Tourcoing (59), à quelques encablures du fief de la maire PS de Lille Martine Aubry, que le président de la république Emmanuel Macron a dévoilé son plan pour la politique de la ville. Première estocade à la politique François Hollande : le nombre d'emplois aidés créés sous le gouvernement de son prédécesseur mais vite, le président est revenu cœur de son sujet : un « plan de mobilisation nationale » en faveur des quartiers, écornant ainsi son image de « président des riches ». Côté services publics, il a affirmé qu'il n'y aurait pas de coupes budgétaires dans les subventions aux associations et que le doublement des programmes de rénovation urbaine porterait les crédits à hauteur de dix milliards d'euros durant les premières années. Sur le plan de la sécurité, il prévoit l'expérimentation d'une police de sécurité du quotidien (PSQ), mise en place de façon prioritaire dans les quartiers populaires d'une quinzaine de villes dès 2018. Mais c'est certainement sur le front de l'emploi que le chef d'État s'est le plus exprimé en affirmant sa volonté de « pénaliser la discrimination à l’embauche ». Des contrats francs entreront en vigueur au 1er janvier prochain dans les quartiers les plus fragiles. «Tous les demandeurs d’emploi, sans critères d’âge », seront concernés. Afin d'inciter les entreprises à embaucher les résidants de ces quartiers, le dispositif prévoit une prime de 5 000 euros par an sur trois ans pour un CDI et une prime de 2 500 euros par an sur deux ans pour un CDD. Les emplois francs seront généralisés en 2020. Quant aux contrats aidés évoqués en préambule, Emmanuel Macron a annoncé qu’il les maintiendrait « à hauteur 200 000 » dans les quartiers en difficulté.
Charlotte Danjou