Nucléaire : Nicolas Hulot maintient la pression sur EDF
« Un plan précis ». C'est ce qu'a demandé Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique à EDF, dans les colonnes du Financial Times le 14 novembre dernier. Après que le gouvernement a acté le report de l'objectif de ramener la part du nucléaire de 50 % de la production d'électricité en France d'ici à 2025, le ministre veut des preuves de l'engagement du groupe français dans la transition énergétique votée par le gouvernement de François Hollande il y a deux ans. Il lui a notamment demandé d'expliquer comment il allait augmenter de façon significative la part des énergies renouvelables dans son modèle énergétique. « Demain, la norme ne doit plus être l'énergie nucléaire mais les énergies renouvelables, c'est un bouleversement complet de notre modèle » a-t-il affirmé dans le journal anglo-saxon, s'interrogeant sur la capacité d'EDF à relever les défis écologiques du XXIe siècle et l'accusant au passage de « faire l'autruche ».
La semaine dernière, le gestionnaire du réseau d'électricité RTE avait déclaré que réduire la part du nucléaire à 50 % dès 2025 augmenterait les émissions de CO2. Une posture que le ministre a reprise à son compte à l'issue du dernier conseil des ministres mardi dernier, assurant que maintenir l'échéance de 2025 se ferait « au détriment des objectifs climatiques » du pays. Ce dernier se donne encore dix à quinze ans pour travailler sur un changement d'ère énergétique. En retard par rapport à ses voisins européens sur le terrain des énergies renouvelables, la France ne compte aujourd'hui que 6 500 éoliennes... Encore loin des 17 000 recommandées à horizon 2035 si elle veut réduire la part du nucléaire sans pour autant augmenter la production de gaz à effet de serre.
Charlotte Danjou