Éolien flottant : une nouvelle filière industrielle française voit le jour
Floatgen a fait ses premiers pas. La première éolienne flottante en mer de France vient d'être inaugurée à Saint-Nazaire. D'une puissance de deux mégawatts (MW), cette éolienne inédite s'apprête à rejoindre le site d'essais en mer SEM-REV de l'École Centrale de Nantes et du CNRS. Elle sera installée au large du Croisic pour une durée initiale de deux ans. L'électricité produite sera injectée sur le réseau électrique pendant toute la durée de l'exploitation.
L'objectif de ce projet est de confirmer la faisabilité technique et la viabilité économique de l'éolien flottant. Non soumise à la contrainte de profondeur, les éoliennes en mer flottantes ouvrent très largement le potentiel de marché : plus de 80 % des ressources éoliennes en mer sont situées à plus de soixante mètres de profondeur. Installées plus au large, elles ont également un impact visuel faible, voire nul, depuis la côte et peuvent profiter de vents plus forts et constants qui lui permettent d'augmenter son rendement de production d'électricité.
Soutenu par l'Union européenne dans le cadre du programme FP7, l'ADEME et la Région Pays le La Loire, ce projet lancé en 2013, a réuni sept partenaires européens dont Ideol, L'École Centrale Nantes et Bouygues Travaux Publics. Le potentiel français en matière d'éolien flottant est estimé à six gigawatts d'ici 2030, soit l'équivalent de 3,6 centrales nucléaires EPR. L'Hexagone s'est fixé pour objectif de structurer une filière industrielle nationale compétitive et exportatrice. Floatgen préfigure ainsi l'installation de fermes éoliennes flottantes pilotes, puis commerciales, dans les prochaines années.
Charlotte Danjou