Nordine Hachemi (P-DG de Kaufman & Broad) : « Apporter une réponse globale et sur mesure aux collectivités »
Décideurs. En 2016, Kaufman & Broad a résolument surfé sur une bonne vague avec une augmentation de plus de 16 % de sa marge brute et un bénéfice de quarante-six millions d’euros. Comment s’est déroulée la première partie de l’année 2017 ?
Nordine Hachemi. Les résultats du premier trimestre 2017 s’inscrivent dans la dynamique de développement engagée il y a trois ans et sont relativement bons. Nous avons confirmé nos objectifs annuels. Au premier semestre 2017, l’entreprise a enregistré une hausse de 9,2 % sur son chiffre d’affaires qui le porte à 627,7 millions d’euros (dont 86 % réalisés en logement). De beaux projets ont abouti, notamment concernant l’immobilier d’entreprise. En février, nous avons remporté le concours de l’EPA Bordeaux Euratlantique pour la réalisation d’un immeuble de 26 000 m² de bureaux au pied de la future gare TGV, et une consultation à Lille pour un projet de 7 000 m² sur l’ensemble Eurasanté. En logistique, trois Béfa ont été signés.
" Dans le tertiaire, le besoin de modernisation du parc immobilier rend le marché très porteur. "
Brexit, nouveau gouvernement, chantier du Grand Paris en marche… Quelle est dans ce nouveau contexte votre vision de l’évolution des marchés du logement et du secteur tertiaire ?
Que ce soit en immobilier d’entreprise ou en logement, le marché est actuellement dans une dynamique de croissance. Dans le tertiaire, le besoin de modernisation du parc immobilier rend le marché très porteur. Dans le logement, le marché du neuf est porté par un contexte favorable de stabilité des prix, de maintien par le nouveau gouvernement des dispositifs fiscaux en vigueur et par des taux d’intérêt toujours bas. Mais pour maintenir cette dynamique dans la durée, nous ne devons pas uniquement tenir compte du contexte économique. Nous devons être en perpétuel mouvement, nous renouveler sans cesse, et innover pour rester connectés aux besoins de nos clients.
« Réinventer Paris », « Réinventer la Seine », « Inventons la métropole »… Quelle est la vision de Kaufman & Broad sur ces initiatives d’innovation urbaine ? Y participez-vous ?
Forts de notre expérience dans l’immobilier résidentiel et tertiaire, nous avons créé en 2015 une direction des grands projets urbains pour pouvoir apporter une réponse globale et sur mesure aux collectivités. Cette démarche nous a permis de nous positionner sur plusieurs appels à projets dans le cadre de la métropole du Grand Paris. En parallèle, nous sommes également sélectionnés pour le deuxième tour de l’appel à projets de l’Epaps, à Palaiseau, avec la constitution d’un groupement d’acteurs de premier plan autour de l’énergie, du recyclage des eaux et des déchets, de la mobilité, du numérique et du digital… Ce qui change avec ces nouvelles démarches urbaines, c’est le périmètre des partenaires avec lesquels nous sommes aujourd’hui amenés à discuter dès la phase de conception du projet et non plus au seul moment de la phase de réalisation. Mais le diable se cache dans les détails et un tel mode de consultation implique des coûts d’investissement élevés, avec des demandes multiples, très évolutives qui peuvent parfois être « déconnectées » de la réalité économique du territoire.
Propos recueillis par Laetitia Sellam