C.-A. Blanc (Paprec) : « Avec le rachat de Coved, Paprec est devenu un champion national »
Précédemment à son arrivée chez Paprec, Charles-Antoine Blanc a travaillé durant dix ans chez Ernst & Young. Il a d’abord travaillé au sein de l’équipe transaction services où il a réalisé de nombreuses due diligences (buy ou sell side) pour le compte d’industriels, mais également de fonds d’investissement. Puis, il a rejoint l’équipe corporate finance d’Ernst & Young pour accompagner des opérations de fusions & acquisitions tant dans l’exécution de mandats de vente, mais également d’achat ou de recomposition de capital. En janvier 2013, il intègre Paprec comme directeur financier groupe.
Décideurs. Comment avez-vous structuré la fonction finance de Paprec ?
Charles-Antoine Blanc. La fonction recouvre un périmètre relativement large comprenant notamment la fiscalité, les financements, la consolidation, la comptabilité, le contrôle de gestion, le recouvrement et les fusions-acquisitions. Elle se trouve plutôt décentralisée et organisée sur plusieurs sites. L’équipe –150 personnes – a grandi au cours des trois dernières années notamment au sein des départements comptabilité et contrôle de gestion du fait des nombreuses opérations de croissance externe réalisées.
Quelles sont vos techniques d’animation de votre direction ?
Je veille à me déplacer le plus souvent possible auprès de mes équipes basées sur différents sites. J’organise régulièrement des événements pour rencontrer mes collaborateurs. Ainsi, chaque mois, j’anime un comité finance. Tous les semestres, je réunis les cadres financiers autour d’une soirée. Et une fois par an, nous organisons un séminaire où tous les collaborateurs - de tous les sites – sont présents. Le but est de créer de l’échange. C’est primordial. Les rencontres physiques sont meilleures que n’importe quel autre système de communication.
Vous avez bouclé en avril 2017 le rachat de la société Coved, donnant ainsi une nouvelle dimension à Paprec. Quel rôle a joué la direction financière ?
Cette acquisition permet à Paprec de devenir un champion national de la collecte, de la valorisation et du recyclage des déchets. Ce nouvel ensemble réalise un chiffre d’affaires de près de 1,5 milliard d’euros par an, compte 8 000 collaborateurs et valorise près de 10 millions de tonnes de déchets chaque année. La direction financière a instruit le dossier, levé des financements, négocié le SPA, mené des études, réalisé des visites de sites et participé à la négociation de la transaction jusqu’à sa signature. Tout cela, dans un temps très court.
Comment allez-vous intégrer cette nouvelle acquisition ?
Sur la fonction finance, nous n’envisageons pas de synergies fortes, mais on réfléchit à des remises à plat de procédures et méthodologies, à harmoniser les processus comptables, budgétaires…
Quelle est votre politique en matière de développement des hommes et des compétences au sein de la fonction ?
Nous avons des programmes qui existent à l’échelle du groupe Paprec. Je citerai par exemple « Les castors d’or », un système de détection des talents. On y nomme un meilleur employé dans différentes catégories professionnelles. Tous ces salariés se voient remettre un prix et gagnent un voyage. Ils intègrent également un programme spécifique. Par ailleurs, je conduis des entretiens annuels avec l’intégralité de mes équipes. Nous fixons d’un commun accord des objectifs pour que chacun y trouve son compte.
Qu’est-ce qu’un bon directeur financier selon vous ?
C’est une personne capable d’anticiper des problématiques et d’apporter des solutions en temps et en heure au dirigeant d’une entreprise en développement. Il se doit d’être aux côtés de son dirigeant et ne doit surtout pas être l’empêcheur de tourner en rond. Il doit permettre l’adéquation pleine entre la stratégie du groupe et la stratégie financière. Un bon directeur financier doit être dans l’anticipation permanente et s’investir pleinement dans ce qu’il entreprend.
Pour finir, quels sont vos prochains chantiers ?
Nous allons continuer à lever des financements et probablement procéder à de nouvelles acquisitions. Dans deux ou trois ans, si nos actionnaires le souhaitent et si l’entreprise le nécessite, nous pourrions envisager de réaliser une opération d’introduction en Bourse.
Propos recueillis par Mathieu Marcinkiewicz