Feu vert pour l'EPR
Le feuilleton a pris fin et il était temps : l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), à la suite d'une réunion de son collège de commissaires, a rendu un verdict positif sur la cuve du réacteur EPR de Flamanville, donnant de fait son feu vert à la mise en service de l'installation, actuellement prévue pour deuxième trimestre 2019. L'ASN a en effet indiqué que « les caractéristiques mécaniques du fond et du couvercle de la cuve sont suffisantes au regard des sollicitations auxquelles ces pièces sont soumises, y compris en cas d'accident ». Installée et soudée au sein du bâtiment réacteur, cette cuve soulève les interrogations depuis avril 2015, date à laquelle une trop forte concentration de carbone avait été détectée dans l'acier de cette pièce forgée dans l'usine Areva du Creusot. Pierre-Franck Chevet, président de l'autorité, a cependant précisé que « les marges sont réduites par rapport à une cuve normale », nécessitant ainsi de « mettre en place des contrôles en service » et que l'utilisation de ce couvercle doit être « limitée dans le temps ». EDF a d'ores et déjà commandé un nouveau couvercle à Areva, pour un remplacement prévu à l'horizon 2024.
Bol d'air pour EDF
Pour EDF, c'est un grand ouf de soulagement. L'EPR de Flamanville accuse en effet plusieurs années de retard (mise en service à la base prévue pour 2012) et des coûts multipliés par trois par rapport à l'origine (10,5 milliards d'euros aujourd'hui). De plus, le feu vert de l'ASN était une condition sine qua non posée par la Commission européenne pour la validation de l'aide d'État de 4,5 millions d'euros accordée à EDF pour la reprise d'Areva NP, branche réacteurs de l'ex-fleuron français du nucléaire. La position sera toutefois soumise à la consultation du public avant une décision définitive « en octobre », qui ne devrait pas modifier pas son avis provisoire.