« Réinventer Paris » : opus II
« Bien loin d’un Paris vitrifié par la nostalgie, ou à l’inverse noyé dans l’uniformité de la mondialisation libérale, c’est un Paris vivant, rayonnant, optimiste et conquérant que ces projets font émerger », se félicitaient Anne Hidalgo, maire de Paris et Jean-Louis Missika, adjoint à l’urbanisme, à la désignation des vingt-trois projets lauréats de la première édition de « Réinventer Paris » en février 2016. Lancé en novembre 2014, ce concours, ouvert aux candidats du monde entier leur proposait carte blanche pour imaginer de nouvelles manières d’habiter, de travailler ou de commercer. Ceci, sur des sites propriétés de la mairie ou de ses partenaires, bailleurs sociaux et aménageurs. Afin de sortir radicalement Paris de son image de ville musée, l’idée était de faire phosphorer des équipes pluridisciplinaires, mêlant architectes et promoteurs ainsi qu’artistes, paysagistes ou encore collectifs de citoyens. Les lauréats sont aujourd’hui entrés dans une phase de mise en œuvre et le dispositif, qui a suscité l’engouement, a donné lieu à la création d’appels à projets urbains similaires. Sur le même principe a été lancé « Réinventer la Seine », pour réaménager les bords du fleuve ainsi qu’« Imaginons la métropole », concernant cette fois le périmètre élargi du Grand Paris. Un appel à projets « Réinventer Paris II » était attendu et les modalités ont été dévoilées le 23 mai dernier. La particularité de cette seconde édition sera d'explorer le potentiel des sous-sols parisiens.
Dans les interstices et les mystères urbains
« Avec "Réinventer Paris I", nous avons voulu confronter l’urbanisme aux grandes mutations du XXIe siècle et faire interagir des mondes qui travaillaient trop peu ensemble. "Réinventer Paris II" s’intéresse à une nouvelle dimension de la ville : ses souterrains », explique Jean-Louis Missika. Anciens parkings ou bains-douches, tunnels désaffectés, stations de métro fantômes… Les trente-quatre sites sélectionnés vont demander « une grande dose d’imagination », selon l’adjoint à l’urbanisme. « L’imaginaire urbain a toujours fait du souterrain un lieu de mystère et de poésie », ajoute-t-il en précisant que cet appel à projets va « insuffler de la magie aux interstices urbains ». Contrairement à « Réinventer Paris I » où plusieurs lauréats ont privilégié une mixité d’usages, mêlant dans un même édifice bureaux, hôtels et logements, il ne pourra être question d’habitations dans les propositions du nouveau concours. La loi interdit en effet de dormir en sous-sol. Aux côtés de ses partenaires, la RATP, la SNCF, Renault ou encore Paris Habitat, la Ville de Paris est en attente de projets à vocation culturelle, festive, sportive ou même commerciale. Architectes et promoteurs sont invités à se constituer en équipes et à livrer « leurs manifestations d'intérêt » jusqu'au 15 novembre prochain.
L. S.