Pierre Duvieusart (GRTGaz) : « Il faut être fier de sa direction financière »

Vous participez à une expérience originale, la « Relation de confiance avec l’administration fiscale ». En quoi cela consiste-t-il et quel bilan tirez-vous de cette opération ?

Pierre Duvieusart. Il y a trois ans l’administration fiscale a décidé de tester auprès d’une vingtaine d’entreprises un dispositif de contrôle a priori, en amont du dépôt des liasses fiscales. Ce dispositif repose sur une coopération plus étroite avec l’administration. Il requiert davantage de transparence de la part de l’entreprise et plus de réactivité de la part de l’administration. Pour l’entreprise, il réduit l’incertitude liée à un contrôle fiscal a posteriori et facilite également l’accès aux rescrits. Le bilan est positif pour GRTgaz. Et il a aussi permis d’inscrire la fonction comptable dans une démarche très novatrice.

« Si nous sommes des gardiens du temple, nous sommes là aussi pour contribuer à la réussite des projets innovateurs ou de rupture »

L’activité de l’entreprise est au cœur de ce challenge national qu’est la transition énergétique. Comment la direction financière accompagne-t-elle cette ambition ?

Tout d’abord nous veillons à accueillir dans notre réseau le gaz vert ou biogaz. Produit localement à partir de fermentation de matières organiques, il pourra progressivement prendre le relais du gaz naturel. Ensuite, au niveau des usages, nous favorisons l’émergence du gaz naturel véhicule. Complémentaires aux véhicules électriques, ces véhicules au gaz, qu’ils soient de tourisme ou utilitaires, combinent réduction d’émission de CO₂ mais aussi de particules fines avec une très bonne autonomie. Avec le power to gas, dont nous construisons un prototype à Fos-sur-Mer, nous développons une solution pour le stockage de l’électricité produite par ENR par la production d’hydrogène puis de gaz de synthèse. Enfin, nous veillons à ce que nos propres installations et comportements s’inscrivent au quotidien dans une démarche de réduction de notre impact sur l’environnement. En accompagnant les porteurs de projets dans leur recherche de financement ou en intégrant des raisonnements à plus long terme dans nos grilles d’analyse, la direction financière contribue au succès de ces projets. Si dans nos gênes nous sommes des « gardiens du temple », nous sommes là aussi pour contribuer à la réussite des projets innovateurs ou de rupture.

La communication est un élément important au bon fonctionnement interne d’une entreprise, quelles sont vos bonnes pratiques ?

Nous avons lancé un réseau social financier au sein de l’entreprise avec l’outil Yammer afin d’aller vers plus de modernité dans nos fonctionnements. Cette plate-forme permet des échanges plus directs, sans que cela ne devienne chronophage. Ce réseau est un outil efficace pour travailler sur des projets communs où chacun peut partager en temps réel sur le dossier et prendre connaissance de son avancée. Ce dernier point est particulièrement important pour nous qui avons des activités en région.

S’agissant de la direction financière, quelles sont vos clés d’un management réussi ?

Notre objectif premier est de rendre la direction financière attractive. Cela passe par l’intérêt de nos missions et aussi par le cadre de travail. Maintenir une bonne ambiance au sein de la direction passe par l’instauration d’une vraie relation de confiance avec les équipes. Nous essayons de ne pas cloisonner l’information et d’en communiquer plus que nécessaire aux collaborateurs afin qu’ils aient une vue d’ensemble et élargissent leur champ de connaissances. Nous souhaitons que chaque collaborateur soit à même de valoriser son travail et de porter ses projets. Enfin, nous véhiculons le message que la direction financière est au service de l’entreprise et qu’il faut en être fier afin de vouloir l’accompagner, comme de participer au développement de sa stratégie.

Propos recueillis par Aurore Mariette et Mathieu Marcinkiewicz