EPR anglais : Londres donne son accord
Huit ans après le tout début du projet et après d'innombrables retournements de situations et de faux départ, Londres a enfin donné son feu vert à EDF pour la construction de deux réacteurs nucléaires de type EPR à Hinkley Point, dans le Sud-Est de l'Angleterre. Alors que la nouvelle occupante du 10 Downing Street, Theresa May, avait retardé la signature du pharaonique contrat de 21,5 milliards d'euros, celle-ci a fini par donner son accord au projet le 15 septembre dernier. L'insistance de Pékin n'est certainement pas étrangère à cette décision, la Chine étant partie prenante du à travers la participation de son énergéticien CGN à hauteur de 33 %. Le gouvernement britannique a cependant posé une ultime condition : EDF doit rester actionnaire majoritaire du projet durant toute sa durée de construction.
Du côté de la direction EDF, on a sans doute poussé un grand ouf de soulagement. En effet, Jean-Bernard Lévy, P-DG de l'énergéticien bleu-blanc-rouge, a eu le plus grand mal à faire approuver le projet par son conseil d'administration dont l'un des membres a préféré démissionner. Le dossier a également eu raison de Thomas Piquemal, directeur financier d'EDF ayant également jeté l'éponge en mai dernier. Areva peut également remercier Londres, la centrale remplissant le carnet de commande de ses usines du Creusot et de Saint-Marcel.
C'est maintenant un chantier aux allures de course contre la montre scrutée qui débute : EDF a en effet promis la mise en service du premier réacteur à l'horizon 2025, un délai d'autant plus serré alors que l'EPR de Flamanville, censé fonctionner depuis quatre ans, est encore sous les grues. Le projet pesant selon Thomas Piquemal « 60 ou 70 % » du patrimoine d'EDF, il en va de la survie de l'énergéticien.
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Boris Beltran