EuropaCity cadré par la région
Où en est EuropaCity, le pharaonique centre commercial, culturel et de loisirs à 3,1 milliards d’euros qui devrait voir le jour en 2024 dans le Val-d’Oise ? En mars dernier, Alliages et Territoires, la filiale immobilière d’Immochan, instigateur du projet, demandait à la Commission nationale du débat public (CNDP) d’organiser un débat afin de s’éviter blocages et recours. Cette phase de concertation qui a réuni plus de 2000 personnes à travers diverses assemblées vient de s’achever le 13 juillet. Alliages et Territoires est désormais dans l’attente du bilan et du compte-rendu que la CNDP doit rendre dans les deux mois. Ensuite, le maître d’ouvrage fera connaître sa décision quant à la poursuite ou non de son projet ou ses éventuelles évolutions afin de tenir compte des avis exprimés. Parallèlement, la région Île-de-France vient de réaffirmer sa volonté d’accompagner EuropaCity. Elle se dit favorable aux investissements qui contribuent à son développement mais entend être « vigilante et exigeante ».
La région exige notamment que le projet propose une stratégie de différenciation par rapport aux commerces du secteur afin d’éviter « les risques de cannibalisation de l’offre d’autres surfaces commerciales dans le périmètre alentour ». EuropaCity devra s’engager à ne pas accueillir d’unités commerciales de moyennes surfaces ni de locomotive alimentaire. Concernant le développement touristique, si les activités de loisirs proposées se présentent comme complémentaires avec l’offre touristique en Île-de-France et Disneyland Paris, elles devront également « éviter toute redondance avec l’offre existante ».
Sur le versant environnement, la haute qualité environnementale et écologique est également requise. Le chantier se devra d’être exemplaire, en termes de production énergétique et d’émissions de gaz à effet de serre. Par ailleurs l’accès du territoire est un enjeu majeur pour la région qui souhaite anticiper le risque existant de saturation des axes routiers (A1/A3/A104) et l’augmentation induite des émissions de gaz à effet de serre et des polluants. La région préconise le développement d’un maillage fin des transports en commun à travers la mise en place d’un plan d’accessibilité multimodal en partenariat avec le syndicat des transports d’Île-de-France (STIF). La région exige également que la future gare de la ligne 17 du super métro du Grand Paris ne desserve pas uniquement EuropaCity dont l’implantation devra en conséquence être déplacée en limite sud-est de la ZAC dit du triangle de Gonesse.
Les conditions sont posées. A voir comment Alliages et Territoires y répondra.
L.S.