Feuille de route pour une « France verte »
La quatrième conférence environnementale a été l'occasion pour l'exécutif de présenter la feuille de route de la France en matière d'environnement, en particulier concernant l'application de l'accord de Paris. Dès l'ouverture, le ton a été donné par François Hollande. Résolument volontariste, le président de la République a déclaré « avoir agi, dans tous les domaines, moins que certains l'auraient souhaité, mais beaucoup plus que d'autres l'auraient imaginé ». Même son de cloche du côté du Premier ministre, Manuel Valls, qui n'hésite pas à affirmer être « très fier d'être à la tête du gouvernement sans doute le plus écologique qui n'ait jamais existé ». Mais après les discours, place aux mesures.
Nouveaux financements et tarification du carbone
Grande oubliée de la COP 21, la mise en place d'un marché du carbone. Celle-ci est pourtant l'un des instruments essentiels permettant une baisse durable et efficace des émissions de gaz à effet de serre. La France devrait donc instaurer un prix plancher du carbone, entre vingt-cinq et trente euros, et ce dès le 1er janvier 2017. Cette initiative devrait permettre d' « enclencher la dynamique » pour réformer le marché du carbone européen.
De nouveaux financements, à la fois publics et privés doivent également voir le jour. Pour ces derniers, l'État souhaite encourager l'émission de green bonds à travers les banques publiques, notamment la BPI et la Caisse des dépôts. Côté public, le Fond vert sera doté d'un milliard d'euros d'ici 2018, et l'Agence française de développement (AFD) sera recapitalisée d'ici 2017 afin de disposer d'une capacité de prêt flirtant avec les quatre milliards d'euros d'ici 2020, dont « la moitié consacrée au climat ».
Cap sur le renouvelable, statu quo sur le nucléaire
Côté énergie, le gouvernement souhaite appuyer le développement des énergies renouvelables (EnR), rappelant l'objectif d'atteindre 40 % d'EnR dans le mix énergétique français à l'horizon 2030. Ségolène Royal, ministre de l'Environnement, a clos cette conférence environnementale en procédant au lancement du premier appel d'offres sur l'hydroélectricité. Celui-ci vise à développer près de soixante mégawatts de nouvelles capacités grâce à la création de centrales hydroélectriques de petite taille.
Sujet délicat, la question du nucléaire a une nouvelle fois été éludée. Si l'objectif d'abaisser la part du nucléaire à 50 % de la production électrique d'ici 2025 a été réaffirmée, aucune autre information n'a été donnée. Plus de précisions seront données au 1er juillet, avec la mise en consultation de la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE).
Boris Beltran