La PPE fait la part belle aux énergies renouvelables
Instrument essentiel de la mise en application de la loi de transition énergétique, voilà des mois que la publication de la Programmation pluriannuelle de l'énergie, pour les périodes 2016-2018 et 2018-2023, est attendue par l'ensemble de la filière. Initialement prévue pour le 31 décembre 2015, celle-ci a été reportée maintes fois. C'est chose faite, ou plutôt à moitié faite, depuis le 15 avril 2015, avec l'adoption par le Conseil supérieur de l'énergie (CSE) du projet d'arrêté relatif à la programmation des capacités de production d'énergie renouvelable (EnR). Celui-ci prévoit un coup de pouce pour ces énergies, en particulier pour l'éolien terrestre qui verra sa part doubler d'ici à 2023. Même chose pour le parc photovoltaïque, dont la puissance doit tripler en sept ans. Le biométhane injecté dans le réseau voit quant à lui son objectif de huit térawatt-heure confirmé.
La filière renouvelable unanimement satisfaite
Face à l'ambition affichée, l'ensemble de la filière des renouvelables a montré sa satisfaction. La déclaration à retenir est de Jean-Louis Bal, président du Syndicat des énergies renouvelables (SER) : « Nous attendions ce texte réglementaire depuis des mois. En effet, il constitue la feuille de route des énergies renouvelables. Il va permettre de lancer et de séquencer les futurs appels d’offres pour plusieurs filières majeures de notre secteur et, de ce fait, donner la visibilité nécessaire aux secteurs des renouvelables qui ont désormais démontré leur pertinence technico-économique. »
Le volet nucléaire éludé
Le point qui fâche est que la PPE concerne la totalité du mix énergétique français, or, la partie adoptée le 15 avril ne concerne que les EnR. Aucune décision n'a donc été prise concernant la filière nucléaire. Ségolène Royal a déclaré que la version complète de la PPE devrait être présentée avant le 1er juillet 2016, accompagnée d'une « feuille de route sur le nucléaire ». Elle comprendra « une fourchette du nombre de réacteurs à fermer, en fonction de deux scénarios d’évolution de la consommation électrique », à savoir soit une baisse de la demande à l’horizon 2025, soit un maintien de celle-ci.
Boris Beltran