Quelles innovations techniques de rupture émergent dans le secteur du bâtiment ? La Smart Building Alliance, une association dont les membres appartiennent à toutes les filières de l’industrie du bâtiment, a organisé une rencontre sur ce thème. S’il n’y a pas encore de consensus, les initiatives et les idées foisonnent pour faire émerger le bâtiment de demain.

« Le bâtiment est maintenant soumis aux technologies internet », a posé d’emblée Emmanuel François, président et membre fondateur de Smart Building Alliance. Cette association a pour vocation de repenser la chaîne de valeurs du bâtiment face au  numérique, en réunissant tous les types d’acteurs de la filière. De l’ethernet à la philosophie du bâtiment, en passant par l’ingénierie de la construction, et le Li-fi, c’est-à-dire l’envoi de données numériques à partir d’un éclairage LED, les avis se multiplient et ne se ressemblent pas toujours. Toutefois, tous les intervenants se rejoignent sur un fait : la nouvelle réalité de l’obsolescence du bâtiment neuf. En effet, au vu des contraintes de temps de construction, de la nouveauté de l’application de certaines technologies à ce secteur et de l’absence de standards internationaux définis, un bâtiment devra désormais être « compatible » avec des technologies qui ne seront peut-être pas encore utilisées lors de sa conception. Car les cycles se raccourcissent et « tout s’accélère », martèle Emmanuel François. Une notion qui reviendra comme un refrain.  

Des technologies comme la réalité augmentée, l’impression en 3D ou la miniaturisation peuvent déjà disrupter le secteur. Grâce à leurs applications, les objets connectés, capteurs et services se multiplient, tout comme les interrogations sur la conduite à adopter. Faut-il revenir sur les bases et installer du courant continu dans les bâtiments ? Exploiter les infrastructures existantes et utiliser la LED dans son potentiel digital ? Repenser toute la relation du bâtiment à son énergie, et miser sur le stockage dynamique ? Les analogies pleuvent. « Récolter de la donnée, c’est avoir du pétrole brut. Il faut le raffiner » ou encore « le bâtiment, c’est comme le corps humain : il doit développer un niveau réactif et un cognitif ». Dans tous les cas, il faudra que les technologies soient évolutives pour éviter un réinvestissement à chaque cycle, surtout si ces derniers doivent un jour se compter en mois.

Un changement de paradigme se dessine et les acteurs de l’industrie du bâtiment en sont conscients, comme le témoigne des initiatives telles que celle de la Smart Building Alliance. Quelqu’un va disrupter le bâtiment, et les acteurs actuels ne comptent pas se laisser doubler.

 

S.E.

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