CityLights, un campus d’entreprises XXL étincelant
C’est un projet de réhabilitation lourde qui vient de s’achever pour les anciennes « Tours du Pont de Sèvres ». Face à l’Île Seguin, cet ensemble construit en 1975, par les architectes Badani et Roux-Barlut, est aujourd’hui méconnaissable. L’architecte Dominique Perrault a opéré une véritable métamorphose du bâtiment tout en conservant la conception hexagonale. D’ailleurs, plutôt que de parler de réhabilitation, il privilégie le terme de révélation. « Les tours avaient disparu, on ne les voyait plus… elles ont réapparu. Elles étaient monofonctionnelles, sans interaction avec leur environnement et pour chacune des entrées différentes. Afin d'y créer une vie urbaine et un espace public de partage, l'idée a d'abord été d'élaborer un socle pour ces tours, de leur construire des racines et de les relier. Il s'agissait en fait de les « ré-enchanter », remarque l’architecte. La structure des trois tours, composée chacune de trois pétales, a été gardée. Un quatrième pétale a été construit sur l’une des tours. L'ensemble a été capoté en métal naturel. Comparables à un kaléidoscope, les tours réfléchissent aujourd'hui les mouvements de la lumière et du soleil.
100% vendu et loué
Le chantier, débuté en 2010, vient de s’achever. BNP Paribas Real Estate, promoteur de l’opération, avait dès le départ identifié les qualités du site. « En nous portant acquéreurs du foncier sur lequel trônaient les « Tours du Pont de Sèvres », nous étions conscients du potentiel que représentait l’ensemble immobilier » explique Philippe Zivkovic, Président du conseil de surveillance. Il souligne notamment l’intérêt de la localisation, à l’entrée de la Capitale et au cœur de la communauté d’agglomération Grand Paris Seine Ouest, second pôle tertiaire de l’Ouest parisien. Les Tours se trouvent sur un territoire qui accueillera également en 2022 la station Pont de Sèvres – Ile Seguin du futur métro automatique, le « Grand Paris Express ». BNP Paribas Real Estate se félicite par ailleurs de cette opération car l’intégralité des espaces a été loué et vendu avant même l’achèvement des travaux. « Une belle opération immobilière est aussi une opération qui s’est dénouée commercialement. CityLights a été loué à General Electric ainsi qu’à Solocal et a été vendu à BNP Paribas Cardif et à Gecina » précise Philippe Zivkovic.
Des services intégrés pour les entreprises
Pour le projet des CityLights, BNP Paribas Real Estate a souhaité développer l’idée de « campus » pour les entreprises qui s’y installeraient. Il s’agissait de redéfinir les standards en matière de confort et de performance. « L’appellation campus évoque un lieu communiquant où les collaborateurs se sentent bien, disposent de services liés à leur vie professionnelle et privée » détaille Bruno Pinard, directeur général Promotion Immobilier d’entreprise de BNP Paribas Real Estate. Les CityLights rassemblent en un même lieu des espaces de bureaux, un pôle de conférences équipé d’un auditorium et de salles de réunions, cinq restaurants thématiques, une brasserie, une crèche d’entreprises, une conciergerie, un centre de fitness... En bref, des prestations de services qui permettent de conjuguer quotidiennement travail et bien-être. Chacune des trois tours dispose d’un hall privatif qui offre un accès indépendant mais l'Agora, le grand hall de 1500 m2, est le cœur commun du projet. Cet espace permet d'accéder aux trois édifices et à l’ensemble des services. « Cette nouvelle distribution du socle nous permet d’offrir à ses utilisateurs un immeuble ouvert sur son environnement en préservant son caractère privatif », confirme Bruno Pinard. Le plan en hexagone restructuré par Dominique Perrault permet également d’avoir en étages la quasi-totalité des plans de travail à la lumière du jour. Il propose des open space intimes et discrets, avec des champs de vision limités qui ne dévoilent jamais plus d’une douzaine de personnes travaillant à la fois. La différenciation avec l’univers de bureaux classiques est aussi accentuée par l’intervention du designer Didier Gomez qui a introduit une signature colorée dans les espaces, et conçu un aménagement flexible, permettant notamment le travail collaboratif.
Ambition d’image
La réalisation répond à des ambitions environnementales avec une certification Haute qualité environnementale et une labellisation BBC (Bâtiment Basse consommation) afin d'aboutir à des économies en consommation énergétiques (40 à 50 %) et en eau 30 %.
« Les CityLights constituent désormais une figure de proue de l’entrée dans Paris pour qui arrive de l’Ouest. Elles participent aussi à l’image des entreprises qui y sont installées » conclut Bruno Pinard. Ces CityLights confirment la fructueuse collaboration entre Dominique Perrault et le promoteur. Celle-ci devrait une nouvelle fois se manifester avec la restructuration d’un étonnant bâtiment en verre qui abritait les ateliers Renault, le « 57 Metal », un voisin boulonnais des CityLights…
Laetitia Sellam