Investisseurs immobiliers français : des Européens pas comme les autres
L’exception française s’illustre aussi en immobilier. L’étude de CBRE, « EMEA Investors Intentions Survey 2016 » dresse un constat surprenant : les investisseurs français en immobilier entrevoient une année 2016 différente des autres investisseurs de la région EMEA (hors France). Une première explication proviendrait du profil des investisseurs : si les fonds ou les asset managers sont autant présents en France que dans l'ensemble de la région EMEA (45 % pour les premiers, 42 % pour les seconds), quasiment un quart des investisseurs français sont des compagnies d’assurance (23 %), alors que cette catégorie n’entre pas sur le podium EMEA.
Les Français sont également plus optimistes en 2016 : seuls 9 % envisagent d’investir moins (contre 16 % en EMEA) et sont plus ouverts au risque. Pour eux, la menace la plus inquiétante est la hausse rapide des taux (34 %), tandis que les investisseurs EMEA redoutent plutôt les risques économiques internationaux (33 %). Ce n’est pas si étonnant. Rappelons que les Français sont chauvins : ils considèrent leur propre pays comme étant le plus attractif, la France étant préférée par 55 % des répondants pour leurs allocations d'actifs. Elle devance de loin l’Allemagne, à 15 %.
En termes de recherches d’actifs, là encore ils se démarquent, en adoptant des positions plus unanimes. Le développement durable est un critère essentiel à l’acquisition pour 30 % d’entre eux (vs 20% EMEA). Les deux actifs traditionnels les plus recherchés sont les mêmes en France et en EMEA, mais dans des proportions différentes : 58 % des investisseurs français mentionnent vouloir investir dans les bureaux, contre 34 % en EMEA, et 17 % des français dans les commerces, contre 29 % pour les autres. En troisième position (11 % dans les deux cas), on retrouve respectivement les hôtels et la logistique. Pour les actifs alternatifs, les Français ont des avis plus tranchés : 43 % s’intéressent à la santé, 32 % au logement étudiant et 26 % aux maisons de retraite. En EMEA, les réponses sont une nouvelle fois plus nuancées : 28 % répondent le logement étudiant, 26 % la dette immobilière et 17 % les maisons de retraite.
S.E.