En 2015, les actifs alternatifs ont représenté un quart des transactions immobilières en Europe. Une étude de Savills révèle que la tendance devrait continuer à s’amplifier.

Les actifs alternatifs seraient-ils le nouvel eldorado du marché immobilier ? C'est ce que laisse penser une étude de Savills, conseil en immobilier, qui révèle que cette classe d'actifs, composée de parkings, centres de santé ou encore logements étudiants, totalise aujourd'hui 10 milliards d’euros d'investissement (hors hôtels et habitations collectives), soit un quart de l’investissement immobilier. Lors du dernier pic, en 2007, ils n’en représentaient que 15 %.

 

Des actifs attractifs

À la recherche de rendements plus élevés, les investisseurs se détournent de l’immobilier traditionnel (bureaux, immobilier commercial et industriel), pour des actifs alternatifs de niche tels que les logements étudiants, ou les centres de santé. Le nombre d’actifs alternatifs a ainsi augmenté d’environ 25 % annuellement au cours des quinze dernières années, évalue Savills. Ils offrent en effet un  premium attractif : les rendements prime moyens au Royaume-Uni s’élèvent à 6 %, soit 1,4 % de plus que la moyenne des actifs commerciaux prime traditionnels.

Le mouvement est accentué en Europe par des tendances à long terme comme le vieillissement des populations et l’augmentation du nombre d'étudiants et de touristes internationaux.

Marcus Lemli, responsable des investissements chez Savills Europe, explique leur popularité auprès des investisseurs par la prévisibilité des tendances démographiques et la faible corrélation entre les actifs alternatifs et les cycles économiques, soutenant leur contribution à la production d’un revenu stable.

L’année dernière, les immeubles à usage mixte ont constitué le type d’actifs alternatifs le plus populaire en mobilisant un tiers des transactions. Les investisseurs se sont également intéressés aux centres de santé et aux résidences pour personnes âgées, en y consacrant 14 % des transactions, aux logements d'étudiants (12 %) et à l'automobile : parkings, aires de services, stations d'essence et commerce automobile ont rassemblé 8 % des transactions.

 

Un marché européen en développement

Le marché des actifs alternatifs reste pourtant inégalement développé en Europe. Le Royaume-Uni attire près de la moitié des investissements. Le podium est complété par l’Allemagne (25 % des investissements) et la Suède (13 %).

Pour Eri Mitsostergiou, directeur Savills European Research, l’avance anglaise pourrait s’expliquer par le fait que ce marché a été « précurseur en matière d'investissement dans les actifs alternatifs et (que) l'Europe continentale a suivi. » Le développement européen devrait être tributaire des profils risques des investisseurs. Certains continueront dans les actifs traditionnels prime, tandis que d’autres, pour respecter les objectifs de rendements ou générer du revenu stable sur le long terme, devraient trouver des réponses sur ce marché montant.

« Nous nous attendons à ce que les investisseurs ayant été évincés du marché concurrentiel du Royaume-Uni tournent maintenant leur regard vers l'Europe qui va afficher au cours de l'année à venir, des taux de croissance comparables sur les segments du marché concernant les actifs alternatifs », poursuit Eri Mitsostergiou.

Savills prévoit un renforcement de l’activité à l’avenir. Résidentiel, centres de soins et logements étudiants continueront à hisser la côte des actifs alternatifs sur l’ensemble de l’Europe de l’Ouest. Cap sur les marchés du Royaume-Uni, de l’Allemagne, de la France, des Pays-Bas, des pays nordiques et de l’Espagne.

 

 

 

S.E.

 

 

Photo : logements étudiants, Le Havre

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