Droit d’inventaire pour les foncières
Pérennité des cash-flows, qualité de leur patrimoine, amélioration de leurs profils financiers… : les foncières cotées continuent de figurer, en 2015, dans la catégorie des bons élèves de la Bourse de Paris. La présentation de leurs résultats annuels confirme la pertinence de leurs stratégies, axées sur l’amélioration de leur portefeuille d’actifs et sur la baisse du coût de leurs dettes. Droit d’inventaire en quatre points clés.
Les foncières font progresser leurs revenus
Le marché locatif ne s’y prête pas. Pourtant, les foncières ont fait progresser, à quelques rares exceptions, leurs revenus locatifs en 2015. Leur méthode : renégocier les baux (en accordant une part non négligeable aux mesures d’accompagnement) et céder leurs actifs non stratégiques. À périmètre constant, Unibail-Rodamco peut ainsi se targuer d’une hausse de 3,2 % des loyers nets de ses centres commerciaux, Klépierre et Mercialys de 3,4 % et Foncière des Régions de 5 %. Gecina accuse en revanche une légère baisse de 0,2 %, qu’elle justifie à la fois par « l’indexation faible et une légère réversion négative ».
Les foncières ont de l’appétit
En 2015, les sociétés d’investissement immobilier cotées ont continué de se montrer actives sur le marché de l’investissement. Le montant record revient à Foncière des Régions, qui annonce un niveau de 2,1 milliards d’euros d’investissement, réalisés pour moitié en Allemagne. Gecina suit de peu, avec quelque 1,9 milliard d’euros sécurisés, permettant d’augmenter son poids dans le bureau à 77% (contre 63 % en 2014). Icade signe elle, 225,5 millions d’investissement sur le périmètre tertiaire, tandis que Klépierre ajoute deux nouveaux centres commerciaux à son portefeuille : Plenilunio en Espagne, et Oslo City en Norvège. Des disciplines d’investissement révélatrices de leur volonté d’améliorer la qualité de leur patrimoine et de créer de la valeur.
Les foncières optimisent leurs finances
Dans un contexte de taux historiquement bas, l’optimisation du passif s’affiche à l’évidence comme l’une des grandes priorités des foncières. En 2015, elles ont poursuivi l’amélioration de leur profil financier, affichant des coûts de dettes très faibles. 2,2 % pour Unibail, 2,4 % pour Mercialys, 2,5 % pour Klépierre, 2,7 % pour Gecina et Icade et 2,8 % pour Foncière des Régions. Elles ont également allongé leurs maturités et diversifié leurs sources de financement, notamment auprès du marché obligataire. Une marge de manœuvre financière qui leur « offre la possibilité d’être extrêmement opportuniste, flexible et réactif sur le marché de l’investissement en 2016 », comme l’indique Gecina.
Les foncières ont des projets
7,4 milliards d’euros de projets en développement dans le pipeline d’Unibail-Rodamco, 3,6 milliards dans celui de Klépierre, 2,55 milliards pour Gecina… : les équipes des foncières continuent leur travail d’identification de nouveaux gisements de valeur, pour alimenter leur croissance future et améliorer la qualité de leur patrimoine. Au cours des cinq à six prochaines années, Altarea Cogedim assure ainsi que « l’essentiel de la croissance de son patrimoine proviendra de la mise en service des projets en développement ». En perspective, un doublement de taille : « 400 millions d’euros de loyers contre 201 millions d’euros de loyers en 2015 et une création de valeur potentielle de l’ordre de 600 millions d’euros en quotepart groupe », anticipe la foncière.
Sophie Da Costa