Olivier Miens (Eiffage Concessions) : « Le marché des PPP peut redémarrer en France »
Décideurs. Quelle stratégie développe votre groupe sur le marché des infrastructures ?
Olivier Miens. Eiffage se positionne en France sur tous les projets de manière quasi-systématique. Depuis 2004, Eiffage se positionne comme acteur unique dans un projet en investissant seul en fonds propres, et en étant le seul acteur tant au niveau de la construction que de la maintenance. Nous avons adopté cette stratégie car elle garantit une grande flexibilité avec un processus décisionnel court et simplifié. Enfin, nous cédons nos participations en fonds propres entre deux et trois ans après la mise en service. Ainsi, nous offrons aux nouveaux investisseurs un projet sécurisé qui ne présente plus de risques de construction et dont la maintenance a déjà été éprouvée.
Décideurs. Pensez-vous que le marché des PPP va redémarrer en France ?
O. M. C’est en 2004 que le marché français des PPP a été impulsé. Il s’agissait notamment à cette époque de projets de nature étatique. On constate aujourd’hui que ces premiers projets ont laissé la place à des projets de collectivités : collèges, structuration urbaine. Le nombre de projets est plus limité et ils sont de moindre importance. Nous espérons que les nouvelles directives et les nouveaux textes qui sont en train d’émaner au niveau européen concernant les PPP, permettront de lever les critiques dogmatiques qui pèsent sur ce type de partenariats. Ainsi « dé-diabolisés », les élus pourraient considérer cet outil de commande publique pour ces projets d’aménagement de leurs territoires. D’ailleurs, plus de 95 % des projets en PPP satisfont leurs clients notamment par le respect des délais et des coûts initiaux de construction. Ainsi le PPP est un outil intéressant, qui n’a pas d’ailleurs pas vocation à représenter une part significative de la commande publique. Je pense donc, aux vues de ces éléments, que le marché peut redémarrer en France.
Décideurs. Quels critères doivent réunir les opérations de PPP sur lesquelles vous vous positionnez ?
O. M. Afin de maîtriser le coût de l’étude de manière efficace, nous privilégions les projets qui ne présentent pas des délais de réponse trop importants. Nous prenons également en compte les indemnités allouées aux candidats non retenus. Nous ne sélectionnons d’autre part, que les projets qui font sens au niveau macroéconomique.