Engie veut devenir le leader du renouvelable
L'année 2015 fut rude pour le colosse énergétique Engie. La publication de ses résultats a fait ressortir une perte nette qui s'élève à 4,6 milliards d'euros et un chiffre d'affaires en recul de 6,4 % à 69,9 milliards. Pour faire face à cette situation critique, Gérard Mestrallet, P-DG du groupe, a annoncé un virage stratégique important pour « devenir le leader de la transition énergétique dans le monde?».
Cap sur les énergies décarbonnées
Pour cela, Isabelle Kocher, qui prendra la direction générale de l'entreprise en mai prochain, sera chargée d'établir la nouvelle ligne stratégique du groupe. Le cap sera mis sur les énergies vertes, avec un abandon progressif des activités les plus émettrices de gaz à effet de serre. Engie va ainsi procéder à quinze milliards d'euros de cessions, entre 2016 et 2018. Un tiers a déjà été réalisé, notamment avec la vente de centrales thermiques aux États-Unis pour un montant de 4,1 milliards d'euros. Vingt-deux milliards seront réinvestis en parallèle, sur la même période, sur la maintenance et le développement (respectivement sept et quinze milliards). La firme compte également se protéger de la volatilité du prix de certaines énergies en passant la part des celles régulées ou contractées de 55 % à 85 % à l'horizon 2018.
Une stratégie qui rassure
Pour assurer sa performance, un effort a été demandé aux actionnaires, qui verront leur dividende réduit à 0,70 euro sur les exercices 2017 et 2018, alors que celui-ci a été maintenu à un euro en 2015 et 2016. Cependant, la nouvelle stratégie du groupe a semblé rassurer les marchés financiers. L'agence de notation Moody's l'a qualifiée de « positive pour la solvabilité d'Engie parce que la trésorerie générée par les cessions renforcera son effet de levier ».
B.B.