Nouveau modèle économique pour Veolia
Après une période de recentrage de ses métiers, le groupe de services collectifs (eau, déchets, énergie) entre dans une nouvelle ère et souhaite modifier son modèle économique. Antoine Frérot, le P-DG, désire asseoir sa croissance sur le principe de co-construction. Une stratégie de collaboration entre acteurs pour favoriser la transmission d’informations et le partage des expertises. Selon lui, « il n’est pas nécessaire d’avoir tous les savoir-faire pour produire chez soi. Ce qui est important, c’est de les combiner afin de les vendre rapidement. » Le leader mondial des services à l'environnement préconise donc une nouvelle manière de faire du business en modifiant sa relation avec ses clients. Un format contractuel innovant où les parties prenantes partagent les bénéfices. « L’idée c’est de combiner les ressources internes d’un client avec les métiers du groupe pour réaliser des économies d’échelle et être plus performant », précise Antoine Frérot, qui ajoute que « les partenariats vont permettre une mise sur le marché plus rapide, moins coûteuse et plus fréquente ».
Devenir un activateur de partenariats
Avec ce modèle, différentes collaborations voient le jour. Veolia s’offre d’abord de nouvelles opportunités de business en misant sur divers projets de start-up incubés, dont Conciencia Hidrica, qui met en place des outils de maîtrise des consommations d’eau, ou encore Crésus Rhône, pour aider les personnes surendettées. Le groupe développe également des projets avec d’importants acteurs, à l’image d’IBM pour optimiser la consommation d’eau, le traitement de déchets d’une ville, de Danone pour la gestion de l’eau et des détritus en milieu agricole, ou encore du ré-assureur Swiss Re, dans le cadre d’un contrat tripartite avec les villes (La Nouvelle-Orléans et bientôt New York) pour réduire l’impact des catastrophes naturelles. Veolia s’engage aussi dans l’entrepreneuriat social sur le thème du facility management avec l’entreprise Majid Al Futtaim, une holding qui possède de nombreux centres commerciaux, hôtels et complexes de loisirs au Moyen-Orient, ou encore au Japon avec l’entreprise Takeei pour produire de l’électricité sans l’énergie du nucléaire. Dernière démarche : l’économie solidaire, en ouvrant par exemple des incubateurs d’entrepreneuriat social avec l’ONG Ashoka et l’Essec.
R. T.